16/03/2013

APOCALYPSE OU AUTO-FLAGELLATION NÉVROTIQUE ?

guillaume larrivé,ump,guerre civile,valeurs actuelles,union pour un mouvement populaire,immigration,sécurité,nicolas sarkozy,droite forteguillaume larrivé,ump,guerre civile,valeurs actuelles,union pour un mouvement populaire,immigration,sécurité,nicolas sarkozy,droite forteGuillaume Larrivé, jeune député UMP de l’Yonne, s’épanche régulièrement dans les colonnes du magazine Valeurs actuelles, référence de la presse écrite de droite (et même au-delà). Selon cet énarque (un de plus), François Hollande « pêche par excès d’optimisme, il n’a pas compris que l’histoire est tragique. » [1] Il est vrai que cet ancien collaborateur de Nicolas Sarkozy a une vision particulièrement sombre de l’avenir depuis la chute de son mentor aux dernières élections présidentielles. Cet épigone de la Droite forte s’est ainsi fendu d’une tribune sinistrement intitulée « Demain, la guerre civile ? » [2] Ce cassandre de la droite dure y dénonce « l’impuissance d’une classe politique perdue dans des querelles subalternes » (est-ce une allusion aux dissensions qui minent l’UMP ?), agitant le spectre de désordres sociaux, pis de débordements incontrôlés qui menaceraient l’Etat, donc in fine la République et notre démocratie ; reconnaissons que l’on trouve la même sinistrose sous la plume de Julien Dray, député socialiste de l’Essonne. [3] Pour ce jeune loup de la Sarkozie, « la France souffre de trois maux d’une extrême gravité. Première menace : l’appauvrissement des Français. […] Le deuxième mal français, c’est la radicalisation communautariste. […] Le troisième des maux dont souffre la France est le plus préoccupant : l’impuissance publique gangrène tous les pouvoirs, de la base au sommet. » Le parlementaire de l’Yonne complète ce tableau tragique :

 

Mais il y a pire que ces flottements, ces hésitations, ces renoncements. Dans son cœur régalien, le pouvoir est veule. L’allure pragmatique du ministre de l’Intérieur ne masque pas la mollesse des pouvoirs publics face aux criminels et aux délinquants. La mobilisation des policiers et des gendarmes se heurte à tant d’obstacles. L’autorité judiciaire ne parvient pas à réprimer et à dissuader les atteintes aux personnes, qui augmentent continûment. Le code pénal est un sabre de bois. Et l’Éducation nationale fait, malgré elle, le lit de la délinquance, lorsqu’elle échoue à donner à des centaines de milliers de jeunes gens une formation utile à leur insertion professionnelle. […] Qui parcourt la France, dans les villes, les banlieues comme les campagnes, perçoit les ferments de la défiance. Ce ressentiment est le terreau d’une nouvelle violence, qui ne serait plus la paix civile et qui dessine, peut-être, une sorte de guerre civile opposant des bandes et des désespérés. 

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Cette diatribe sonne comme une condamnation sans appel du résultat d’années d’impéritie politique. Or, la passation de pouvoir entre François Hollande et Nicolas Sarkozy a eu lieu le 15 mai 2012. Dès lors, cet impitoyable réquisitoire s’apparente à une critique acide de la décennie écoulée… celle où la droite a régné de manière absolue de 2002 à 2012 au cours des quinquennats de Jacques Chirac et… Nicolas Sarkozy. Ce dénigrement relève même de l’auto-flagellation puisque Guillaume Larrivé a fait ses armes au ministère de l’Intérieur :

 

En 2002, il frappe à la porte d'Emmanuelle Mignon, conseillère d'Etat, ancienne élève de l'Essec [grande école de commerce dont les droits d’inscription annuels s’élèvent - au niveau master - à 15.000 euros] comme lui. La sherpa du futur président repère son potentiel et l'intègre à l'équipe de Nicolas Sarkozy.

En 2005, il est nommé conseiller juridique au ministère de l'Intérieur. Au sein du Comité interministériel de contrôle de l'immigration, il participe au noyau dur autour de Patrick Stefanini, qui conçoit le ministère de l'identité nationale doté de pouvoirs étendus. Celui qui échoit à Brice Hortefeux, après la victoire présidentielle de 2007. M. Larrivé devient directeur adjoint de son cabinet jusqu'en 2011. Place Beauvau, il est le superviseur juridique des reconduites à la frontière, la bête noire des associations de défense des sans-papiers. […] En mars 2011, il rejoint l’Elysée, en charge des affaires juridiques et institutionnelles. [4]

 

Ce dernier poste lui a visiblement été profitable puisque « Ce dandy de droite, féru de Drieu la Rochelle, » a déposé une audacieuse proposition de loi constitutionnelle le 22 janvier dernier [5], un texte non dénué d’intérêt, d’autant qu’« ils ne sont pas si nombreux les députés qui se penchent sur le berceau des institutions. Force est de reconnaître qu'il est plus facile de "faire du buzz" avec le Nutella [ou l’immigration] qu'avec la Ve République! » [6]

 

Néanmoins, Guillaume Larrivée demeure « un pur produit du sarkozysme, spécialisé dans les questions de sécurité et d’immigration ». [7] D’ailleurs, en juin 2012, il a remporté l’élection législative dans la première circonscription Auxerre-Puisaye grâce à ses positions sur ces questions, succédant ainsi au « duc de Bourgogne », Jean-Pierre Soisson, dont il était le suppléant depuis 2002. En effet, au mépris de la ligne nationale adoptée par son parti, le candidat local du Front national, Richard Jacob, a appelé à voter pour l’UMP afin de faire barrage au maire socialiste d’Auxerre, Guy Ferez, qui devançait Guillaume Larrivée de 600 voix au premier tour.

 

« Après avoir prôné un rassemblement bleu Marine de toutes les droites au premier tour, il faut montrer que nous pouvons nous organiser pour battre la gauche, et envoyer un signal fort à l'électorat UMP qui nous a soutenus », insiste Richard Jacob, qui a dû batailler pour que sa position soit validée par les instances du FN. Dans les autres circonscriptions, où les candidats frontistes ont obtenu 16 et 19,26 %, aucune consigne de vote n'a été passée, même si les lignes pourraient bouger dans la deuxième.

S'il ne parle pas encore de « mariage », Richard Jacob, élu au conseil municipal d'Auxerre [comme Guillaume Larrivé], force le destin en proposant un « pacs » entre l'UMP et le FN. « L'appareillage de l'UMP est déconnecté. Mais ses électeurs attendent une alliance. Il y a un coup politique à jouer, et j'espère que cette circonscription sera pilote. »

En attendant, « sans nous, Guillaume était certain de perdre. Avec nous, il a une chance de conserver ce territoire à droite », sourit Richard Jacob, soucieux de gommer l'étiquette d'extrême droite de son parti, pour imposer l'idée d'une « droite populaire ».

Parallèlement, conscient de devoir compter avec les électeurs frontistes pour l'emporter, Guillaume Larrivé, ancien directeur de cabinet adjoint de Brice Hortefeux, a encore droitisé son discours depuis la présidentielle. Ce que confirme le patron du FN en Bourgogne Édouard Ferrand. « Guillaume défend des thèmes sur l'immigration et la sécurité qui nous sont chers, contrairement aux candidats UMP des deux autres circonscriptions », explique-t-il, estimant que « le peuple souhaite une union de toutes les droites ». [8]

 

« Trop vite oubliées, les émeutes de l’automne 2005 peuvent en être le premier acte. Un poison menace de s’y ajouter : l’importation d’une ultraviolence terroriste, par de nouveaux Merah entraînés à nos portes », écrit aujourd’hui l’élu auxerrois. L’ennemi est désigné… [9] Pas un instant n’est évoqué un Breivik à la française ; ce dernier aurait inspiré le tueur de Newtown aux Etats-Unis. [10] Pourtant, Jean-Jacques Bernard, juif interné, n’a-t-il pas écrit dans son ouvrage-témoignage, Le camp de la mort lente (Compiègne 1941-1942), publié aux éditions Albin Michel en 1944 : « Victime de la haine, je demeure convaincu qu’on ne peut rien construire sur la haine » ?

 

Si des explosions sociales sont prévisibles au regard de la situation économique non seulement dans notre pays mais en Europe, la révolution n’est, cependant, pas pour demain ou après-demain. Malgré ses convulsions, la Grèce n’a pas sombré dans la guerre civile. Pourquoi la France, deuxième puissance économique européenne, devrait-elle alors basculer dans le chaos ? Si la France chute, c’est toute la zone euro qui coule et, derrière elle, l’économie mondiale ! Les scénarios catastrophes sont d’autant plus improbables que les désordres sociaux sont jugulés avec fermeté comme l’a démontré l’exemple de Goodyear ; Manuel Valls est le digne héritier du « Tigre » (Georges Clémenceau) et de Jules Moch. [11] D’ailleurs, en janvier 2011, Michèle Alliot-Marie, alors ministres des Affaires étrangères, ne vantait-elle pas l’expérience exceptionnelle de notre pays dans le domaine du maintien de l’ordre, soulignant « le savoir-faire de nos forces de sécurité, qui est reconnu dans le monde entier »… à l’aube du Printemps arabe ? En outre, un nouveau Mai 68 est désormais exclu en raison du délitement social – lié à la montée des égoïsmes, au renforcement des comportements individualistes et au faible taux de syndicalisation. Enfin, « l’amortisseur social » garantit la paix sociale ; quel que soit leur sensibilité, les politiciens ont compris que garantir un minimum vital permet d’éviter le désespoir populaire, donc de préserver la tranquillité publique… et les inégalités.

 

Même si les marchands de peur, les va-t-en-guerre et autres prophètes de malheur pullulent et dominent la criée avec leurs propos tonitruants, on ne fait pas une politique à coup de faits divers et de discours martiaux, en lançant des anathèmes, en stigmatisant une communauté, en dressant les Français les uns contre les autres. Nos élus doivent, au contraire, œuvrer pour le bien commun, le vivre ensemble et le bien-être collectif. [12] Dans le deuxième volume des Mémoires de Guerre – sous-titré L'UnitéCharles de Gaulle rappelait ce qu'était son objectif, objectif qui devrait être celui de tous les présidents de la République, objectif que chaque élu de la République devrait partager : « Voilà ma tâche ! Regrouper la France dans la guerre ; lui épargner la subversion ; lui remettre un destin qui ne dépende que d'elle-même. Hier, il suffisait de l'action d'une poignée de Français sur les champs de bataille pour se camper devant les événements. Demain, tout sera commandé par la question d'un pouvoir central que le pays acclame et suive. Pour moi, dans cette phase capitale, il ne s'agira plus de jeter au combat quelques troupes, de rallier ici et là des lambeaux de territoire, de chanter à la nation la romance de sa grandeur. C'est le peuple entier, tel qu'il est, qu'il me faudra rassembler. Contre l'ennemi, malgré les alliés, en dépit d'affreuses divisions, j'aurai à faire autour de moi l'unité de la France déchirée. » Aussi peut-on légitimement s’inquiéter du mortifère fatalisme politique ambiant qui s’apparente davantage à un pitoyable aveu d’échec et d’impuissance que l’on peut mettre en musique sur les paroles de Nino Ferrer (Le Sud) :

 

Un jour ou l´autre il faudra qu´il y ait la guerre

On le sait bien

On n´aime pas ça, mais on ne sait pas quoi faire

On dit c´est le destin 

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[1] Paul Wermus, « G. LARRIVE : ‘‘Hollande est un optimiste qui n’a pas compris que l’histoire est tragique’’ » in VSD, 23 janvier 2013.

http://www.vsd.fr/contenu-editorial/ca-fait-debat/le-duel/224-g-larrive-hollande-est-un-optimiste-qui-napas-compris-que-lhistoire-est-tragique

 

[2] Guillaume Larrivé, « Demain, la guerre civile ? » in Valeurs actuelles, 14 mars 2013.

http://www.valeursactuelles.com/demain-guerre-civile20130312.html

 

[3] Julien Dray, « Austérité : au-dessus d’un volcan… » in Le Huffington Post, 12 mars 2013.

http://www.huffingtonpost.fr/julien-dray/julien-dray-aust...

« La crise se déploie. Elle s'insinue partout, casse, déstabilise, brise, broie nos économies... Elle ronge la structure politique des nations européennes. Il faut désormais être aveugle pour ne pas voir ce qui couve. Bientôt, si l'on n'y prend garde, nos pays ne connaitront que les affres des colères populaires ou des flambées populistes... »

 

[4] Béatrice Jérôme, « Nouveaux députés : Guillaume Larrivé, un sarkozyste "décomplexé" » in Le Monde, 19 juillet 2012.

http://www.lemonde.fr/politique/article/2012/07/19/nouveaux-deputes-guillaume-larrive-un-sarkozyste-decomplexe_1735739_823448.html

 

[5] Proposition de loi n°632 tendant à améliorer l’efficacité de la Ve République, 22 janvier 2013

http://www.assemblee-nationale.fr/14/propositions/pion063...

 

[6] Patrick Roger, « A Larrivée, la Constitution reconnaissante » in Chambres à part, 31 janvier 2013.

http://parlement.blog.lemonde.fr/2013/01/31/a-larrive-la-...

 

[7] Arnaud Morel, « Guillaume Larrivé, un bébé Sarkozy pour succéder à Jean-Pierre Soisson » in Le Point, 30 janvier 2012.

http://www.lepoint.fr/politique/guillaume-larrive-un-bebe-sarkozy-pour-succeder-a-jean-pierre-soisson-30-01-2012-1425297_20.php

 

[8] Willem van de Kraats, « Le candidat frontiste de la première circonscription Richard Jacob se range derrière l’UMP » in L’Yonne républicaine, 14 juin 2012.

http://www.lyonne.fr/yonne/actualite/2012/06/14/le-candidat-frontiste-de-la-premiere-circonscription-richard-jacob-se-range-derriere-lump-1193765.html

 

[9] Laurent Opsomer, « Au nom de quelle idéologie… » in Double Neuf, 1er août 2011.

http://doubleneuf.nordblogs.com/archive/2011/08/01/au-nom-de-quelle-ideologie.html

 

Laurent Opsomer, « La terreur n’a pas de couleur » in Double Neuf, 15 décembre 2011.

http://doubleneuf.nordblogs.com/archive/2011/12/15/la-terreur-n-a-pas-de-couleur.html

 

[10] Constance Jamet, « Breivik aurait inspiré le tueur de Newtown » in Le Figaro, 19 février 2013.

http://www.lefigaro.fr/international/2013/02/19/01003-20130219ARTFIG00400-breivik-aurait-inspire-le-tueur-de-newtown.php

 

[11] Laurent Opsomer, « Amnistie sociale : fâcheuse coïncidence » in Double Neuf, 12 mars 2013.

http://doubleneuf.nordblogs.com/archive/2013/03/12/amnistie-sociale-facheuse-coincidence.html

 

[12] L’urgence de l’Yonne, par exemple, n’est pas l’immigration mais la désertification médicale. Pour lutter contre les déserts médicaux, la ministre de la Santé, Marisol Touraine, a lancé, en décembre 2012, le Pacte territoire-santé, mis en place par les régions. Conseiller régional de Bourgogne et député du cru, Guillaume Larrivé est donc doublement concerné. En outre, Pierre Morel-A-L'Huissier, député UMP de la Lozère, a déposé le 13 mars 2013 la proposition de loi n°810 tendant à prévoir une année de stage obligatoire des étudiants en médecine dans les « zones à sous densité médicale ». Guillaume Larrivé a-t-il signé la proposition de loi de son collègue ?

http://www.assemblee-nationale.fr/14/propositions/pion081...

18/11/2012

MANUEL VALLS, LE CONNÉTABLE DE FRANCE

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« Valls qui accuse la droite d’être responsable du retour du terrorisme, c’est… » [1] :

 

□ la porte !

□ sa première grosse bourde.

□ une erreur, mais il l’a reconnue.

□ une polémiquette.

□ bien envoyé !

□ le cadet de mes soucis.

■ habile !

 

manuel valls,françois hollande,terrorisme,droite,ump,assemblée nationale,polémique,bourde,bévue,ministre de l'intérieur,provocation,erreurCette incartade relève, en réalité, davantage du dérapage prémédité que de la bévue improvisée.

Le ministre de l’Intérieur a, en effet, besoin de redorer son blason à gauche – sans pour autant se renier – et faire oublier par la même occasion les éloges des caciques de l’UMP à son égard, afin de recentrer son image après avoir dérivé durant des années sur la droite du PS et au-delà.

Mieux, en suscitant la fureur de l’UMP, il manœuvre adroitement pour protéger le président de la République en détournant une partie du flot médiatique au moment où les feux de la presse sont braqués sur François Hollande, qui doit justifier le même jour son revirement (reniement ?) politique lors d’un grand oral télévisé, un exercice éminemment risqué pour n’importe quel politicien. Pour l’actuel locataire de l’Élysée, cette querelle est un artifice délibéré qui lui permet de conforter à peu de frais sa stature de chef de l’État. [2]

La conférence présidentielle ayant été unanimement saluée par la presse, Manuel Valls a clos la polémique en exprimant ses regrets – et non ses excuses. [3]

 

manuel valls,françois hollande,terrorisme,droite,ump,assemblée nationale,polémique,bourde,bévue,ministre de l'intérieur,provocation,erreurFidèle féal, il protège avec célérité le président de la République. Il le préserve des menaces extérieures et intérieures… au risque de l’isoler de sa propre majorité et de le confiner dans un autisme politique ; l’enfer est souvent pavé de bonnes intentions.

Son ambition est toujours démesurée mais Manuel Valls sait que sa réussite dépend de la bonne fortune de son suzerain. Son destin est désormais lié au sien. Si l’Élysée lui est interdit, Matignon lui siérait bien ! Pas tout de suite évidemment, ni frontalement. [4] L’heure n’est pas à la précipitation, ni aux prétentions, d’autant que le ministre de l’Intérieur doit consolider sa position. S’appuyant sur son fief de l’Essonne, il doit trouver des alliés afin de museler, du moins neutraliser toute opposition à son ascension ; la « bande des quatre » est une parfaite illustration de cette farouche volonté. [5]

 

manuel valls,françois hollande,terrorisme,droite,ump,assemblée nationale,polémique,bourde,bévue,ministre de l'intérieur,provocation,erreurEn dépit de sa popularité, le connétable de France est, cependant, confronté à un triple problème.

Il est toujours perçu comme le fils spirituel [6], d’autant qu’il y a une continuité avec les précédents gouvernements, depuis Nicolas Sarkozy à Claude Guéant, simplement parce les hommes mis en place par le pouvoir précédent sont toujours en place ! En effet, craignant d'être accusé d'une chasse aux sorcières, le gouvernement Ayrault n'a pas touché à l'organigramme de l'institution policière hormis quelques cas symboliques car trop compromis avec le système sarkozyste. [7] Les hommes étant les mêmes, comment changer le système, comment l'améliorer, comment lui donner une autre orientation ?

Ensuite, Alain Bauer, conseiller sécurité de Nicolas Sarkozy, a toujours l'oreille de Manuel Valls, son ami de 30 ans dont il est le parrain de l'un de ses enfants. [8]

Enfin, le ministre de l’Intérieur excelle dans la communication politique, son véritable domaine de prédilection. Force est de reconnaître qu'il a parfaitement maîtrisé la communication du candidat François Hollande. La communication, c'est sa force car c'est un véritable animal politique... comme Nicolas Sarkozy. D'ailleurs, aujourd'hui, on ne lui demande pas d'assurer mais de rassurer.

 



[1] « Valls qui accuse la droite d’être responsable du retour du terrorisme, c’est… » in L’Express.fr, 14 novembre 2012.

http://www.lexpress.fr/actualite/politique/valls-qui-accuse-la-droite-d-etre-responsable-du-retour-du-terrorisme-c-est_1187158.html

 

[2] Delphine Legouté, « Quand François Hollande rappelle à l’ordre Manuel Valls » in Le Lab d’Europe 1, 13 novembre 2012.

http://lelab.europe1.fr/t/quand-francois-hollande-rappelle-a-l-ordre-manuel-valls-5881

 

Sophie Huet, « Terrorisme : Hollande rappelle Valls à l’ordre » in Le Figaro, 13 novembre 2012.

http://www.lefigaro.fr/politique/2012/11/13/01002-20121113ARTFIG00522-manuel-valls-provoque-la-colere-des-deputes-de-droite.php

 

[3] « Manuel Valls regrette ses propos sur la droite et le terrorisme » in Le Monde avec AFP, 14 novembre 2012.

http://www.lemonde.fr/politique/article/2012/11/14/manuel-valls-regrette-ses-propos-sur-la-droite-et-le-terrorisme_1790097_823448.html

 

[4] Grégoire Biseau et Lilian Alemagna, « Ayrault défend son poste » in Libération, 27 septembre 2012.

http://www.liberation.fr/politiques/2012/09/27/ayrault-defend-son-poste_849447

 

[5] Grégoire Biseau, « La "bande des quatre" : six facettes et petits calculs » in Libération, 27 septembre 2012.

http://www.liberation.fr/politiques/2012/09/27/la-bande-des-quatre-six-facettes-et-petits-calculs_849439

 

Charlotte Chaffanjon, « PS – Ce qui se cache derrière "la bande des quatre" » in Le Point, 27 octobre 2012.

http://www.lepoint.fr/politique/ps-ce-qui-se-cache-derriere-la-bande-des-quatre-27-10-2012-1521830_20.php

 

[6] Laurent Opsomer, « Place Beauvau : le fils spirituel » in Double Neuf, 20 mai 2012.

http://doubleneuf.nordblogs.com/archive/2012/05/20/place-...

 

Sebastian Roché, « La comparaison Valls Sarkozy. Quelle pertinence ? » in Sebastian Roché, 9 novembre 2012.

http://sebastianroche.blog.fr/2012/11/09/la-comparaison-v...

 

[7] Laurent Borredon, « Le gouvernement tente de reprendre le ministère de l’Intérieur en douceur » in Vu de l’intérieur, 8 octobre 2012.

http://delinquance.blog.lemonde.fr/2012/10/08/le-gouvernement-tente-de-reprendre-le-ministere-de-linterieur-en-douceur/

 

[8] Nathalie Segaunes, « Le sarkoboy qui chuchote à l’oreille de Valls » in Le Parisien, 19 octobre 2012.

http://www.leparisien.fr/politique/le-sarkoboy-qui-chuchote-a-l-oreille-de-valls-19-10-2012-2247235.php

 

Alexandre Devecchio, « Alain Bauer : "Manuel Valls ne doit pas craindre de devenir la bête noire d’une certaine gauche" » in Atlantico.fr, 28 juin 2012.

http://www.atlantico.fr/decryptage/manuel-valls-doit-pas-craindre-devenir-bete-noire-certaine-gauche-alain-bauer-403173.html

27/08/2012

NICE : ZONE DE SÉCURITÉ… PRIVÉE 1-2

« La sécurité privée empiète de plus en plus sur la police en Europe », écrivait la journaliste Isabelle Mandraud dans l’édition du Monde du 16 décembre 2008, suite à l’ouverture, la veille, du premier sommet européen de la sécurité privée…au ministère de l'Intérieur - tout un symbole. Dans la préface d'un livre blanc rédigé pour l'occasion, Nicolas Sarkozy, alors chef de l'Etat, exhortait d’ailleurs à « coproduire des solutions public-privé de sécurité ». Défait le 6 mai dernier, Nicolas Sarkozy n’est plus président de la République mais ses fidèles poursuivent son œuvre au travers d’une association Les amis de Nicolas Sarkozy. [1] 

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Tous rêvent au retour de leur messie dans le jeu politique. [2] En attendant ce jour béni, ces dévots mènent une active guérilla contre son successeur socialiste accusé de tous les maux alors qu’il n’est au pouvoir que depuis cent jours. Ainsi, selon Christian Estrosi, député-maire de Nice, l’augmentation des vols avec violence dans sa cité est le « fruit de la politique irresponsable des socialistes ». [3] Comme le souligne pertinemment Thierry de Cabarrus, « Le pire, c'est que le maire de Nice n'en est pas à un paradoxe près. Car c'est juste après avoir développé avec force détails son action dans le domaine de la sécurité (par exemple la télésurveillance dans les quartiers "à nulle autre pareille") qu'il reconnaît la hausse de la délinquance à Nice. » [4] Versant délibérément dans l’outrance, Christian Estrosi dénonce ensuite le « clientélisme du gouvernement socialiste » pour l’attribution des quinze premières zones de sécurité prioritaires (ZSP) et annonce sa décision unilatérale de classer – sans aucune concertation – cinq quartiers de Nice en ZSP en ayant recours à des vigiles. La journaliste Mathilde Munos l’interroge alors sur le bien-fondé de son projet : « Vous allez financer des sociétés privées. Pourquoi ne pas renforcer la police municipale plutôt ? » La réponse du député-maire de Nice est surprenante, pour ne pas dire déconcertante : « Parce que dans la répartition des tâches entre l’Etat et la commune, l’Etat a décrété que ces zones urbaines sensibles étaient sous la compétence de l’Etat et la police municipale n’est pas habilitée de par la loi en matière d’ordre public à intervenir. Ce qui est une très bonne chose, je suis pour un Etat régalien. » N’est-ce pas là le comble du cynisme : s’ériger en défenseur d’un Etat régalien pour justifier le recours à des vigiles afin d’assurer la sécurité publique ? Le même affirmait pourtant dix ans auparavant que « l’État régalien est devenu un État régulateur, orientation confirmée par le colloque de Villepinte fin 1997, les contrats locaux de sécurité intégrant les services de sécurité privée parmi les interlocuteurs du partenariat pour la sécurité. » [5] Néanmoins, lors de son interview à France Info, il souligne la satisfaction de la population du premier quartier concerné par son initiative, citant notamment le témoignage abrupt d’un boulanger, Mohamed Id Moussa : « On appelle la police, elle ne vient pas ! » [6] Cependant, Christian Estrosi se garde bien de rapporter la suite de la réaction de cet habitant des Moulins et ne réalise visiblement pas que cette assertion sonne comme un désaveu cinglant de sa politique sécuritaire, notamment sa police municipale qu’il a pourtant portée au pinacle. [7]

 

Face à tant de mauvaise foi, quelques précisions s’imposent.

 

Christian Estrosi dénonce aujourd’hui une supposée incompétence de la gauche en matière de sécurité comme il fustigeait le bilan de celle-ci… en 2002 pour défendre « une politique de rupture en matière de lutte contre l'insécurité » :

 

Trop longtemps, en effet, le précédent Gouvernement [celui de Lionel Jospin] a hésité entre une justification sociale de la délinquance et la mise en œuvre de mesures timides de lutte contre l'insécurité. Ce débat idéologique, nourri par une vision selon laquelle il serait plus opportun de s'attaquer aux causes de la délinquance qu'à ses manifestations, a conduit à une croissance extrêmement forte du nombre de crimes et délits sur le territoire national. Dans ce contexte, pour tous ceux qui s'étaient résignés à voir dans l'insécurité une fatalité, il était devenu inutile et inefficace de prendre en compte tant le traitement des victimes que la répression de la délinquance.

Ces temps sont heureusement révolus : l'heure n'est plus à la recherche d'une explication sociale de la délinquance mais à celle de l'action. En matière de sécurité, en effet, les actes comptent davantage que les paroles. Sous l'impulsion du ministre de l'intérieur [Nicolas Sarkozy], une politique résolue de rétablissement de l'autorité de l'État et du droit de chaque citoyen à vivre en paix a été engagée. [8]

 

Dix ans plus tard, pour mesurer le succès de l’entreprise, citons la récurrence des violences urbaines avec un point d’orgue à l’occasion des émeutes de l’automne 2005 (à ce jour, aucun pays n’a connu un tel phénomène de violence, touchant un si grand nombre de communes, sur une telle durée) [9] ou la dégradation de l’image de la police, conséquence du délitement des relations de celle-ci avec la population (résultat de la politique du chiffre prônée pendant une décennie ?). [10]

 

Nice ne figurant pas dans la liste des quinze premières ZSP (zones de sécurité prioritaires), « Le sang de Christian Estrosi n’a alors fait qu’un tour » selon Nice-Matin et l’élu azuréen dénonce une « décision technocratique, reposant sur une méthode clientéliste qui consiste à servir ses amis socialistes ». Las, ce dénigrement n’est nullement justifié puisque contraire à la réalité. Des villes dirigées par la droite telles que Vauvert, Méru, Marseille, Mantes-la-Jolie ou Corbeil-Essonnes sont ainsi incluses dans le nouveau dispositif alors que des localités socialistes comme Toulouse, pourtant symbolique, en sont exclues au grand dam de l’opposition UMP locale. [11] Cette évidence n’empêche évidemment pas les critiques puisqu’« il y a des malheureux suite à ces choix. Parmi eux, ceux qui n’en sont pas et demandent à faire partie de cette liste. Et ceux qui sont dans les ZSP et qui s’en plaignent ». [12] Comme le souligne Le Figaro, « la grogne monte chez les laissés-pour-compte » et Christian Estrosi sonne la charge contre ce « saupoudrage ». Or, la circulaire du 30 juillet 2012 relative à la mise en œuvre des ZSP spécifie au contraire que « Pour éviter une dispersion des ressources, ces actions devront être concentrées sur un nombre restreint d’objectifs, clairement identifiés » (page 2). En outre,comment aurait réagi l’actuelle opposition si l’expérience des zones de sécurité prioritaires avait été étendue d’emblée à l’ensemble du territoire national et exclusivement définie depuis Paris ? La circulaire ministérielle précise en page 6 que les quinze premières zones de sécurité prioritaires « ont été prédéfinies, exceptionnellement au niveau central, en fonction de critères objectifs de gravité déterminé par la direction générale de la police nationale et la direction générale de la gendarmerie nationale. Il appartient maintenant aux préfets concernés de procéder, en lien étroit avec les procureurs de la République et les acteurs locaux, aux ajustements nécessaires en termes de périmètres, d’objectifs et d’indicateurs.

Au-delà de ces 15 premières zones, je souhaite que vous ayez un rôle déterminant dans la définition des suivantes [dans son allocution du 31 juillet face aux préfets, Manuel Valls précise qu’"Entre 50 et 60 ZSP doivent être déployées, en l’espace d’un an, à compter de septembre [et] s’appuieront sur l’expérience acquise lors de cette première phase qui doit être engagée dès la rentrée"].

Cette phase de définition devra être menée au plus près du terrain, dans le souci permanent de prendre en compte les problématiques locales d’insécurité se posant avec le plus d’acuité. »

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 Source : Le Figaro.

 

Mais l’édile niçois persiste et se scandalise : « M. Valls a choisi comme sites hautement prioritaires Méru, Vauvert, Saint-Gilles, Lunel, Mauguio, des villages qui figurent bel et bien aux côtés de véritables zones sensibles comme les Tarterêts ou le Val Fourré ». [13] On peut effectivement s’étonner, voire contester la pertinence des sites retenus. La circulaire susvisée indique, toutefois, que « De façon générale, la cartographie des ZSP ne saurait se calquer sur le zonage actuel de la politique de la ville, qui comprend environ 750 quartiers prioritaires. Bien évidemment, il n’y a aucun obstacle à ce que le ressort d’une ZSP coïncide avec celui d’une ZUS ou d’un quartier CUCS ; pour autant, les critères de la politique de la ville ne doivent pas constituer le seul argument décisif pour la création d’une ZSP » (page 6). Le Figaro est encore plus explicite : « À l'occasion de cette première sélection, Beauvau a voulu établir un échantillon représentatif des diverses formes de délinquance existant en France. Cela va de la cité sensible de banlieue tombée sous la coupe de bandes au secteur rural confronté aux cambriolages. » Il poursuit en ces termes :

 

Méru, Vauvert, Saint-Gilles, Lunel, Mauguio… Autant de villes qui ne font guère parler d'elles dans la rubrique faits divers. Pourtant ces bourgades figurent bel et bien aujourd'hui parmi les quinze zones de sécurité prioritaires au côté des Tarterêts, à Corbeil-Essonnes, et du Val-Fourré de Mantes-la-Jolie. Bien qu'épargnés par une délinquance explosive, ces lieux qui se situent en milieu rural ou périurbain, comme Méru (Oise), sont aujourd'hui considérés comme des zones sensibles. Ces coins tranquilles il y a encore plusieurs années sont en effet devenus des secteurs minés par une certaine forme d'insécurité. Avec, au premier chef, l'augmentation constante des cambriolages. Les résidences principales qui se développent dans ces communes (52 lotissements à Saint-Gilles, dans le Gard, près de Nîmes), en raison des loyers trop élevés dans les villes voisines importantes, ont rendu ces secteurs attrayants pour le voleur. Derrière la porte à fracturer, il y a dorénavant de la richesse à subtiliser… « Si on ajoute à ces cambriolages des petits trafics de drogue locaux, on obtient un phénomène symptomatique de ce qui se passe en zone gendarmerie », indique un spécialiste qui, à propos de Méru, précise : « Cette ville connaît un phénomène de cité. On y relève incivilités, trafics de drogue, économie souterraine et cambriolages. » [14]

 

Doit-on conclure que Christian Estrosi ne lit plus le quotidien de Serge Dassault ? Ce dernier fait pourtant largement écho à ses lamentations : « À Nice, ce sont les quartiers des Moulins ou de l'Ariane, régulièrement cités à la chronique des violences urbaines, qui se voient privés d'un coup de pouce sécuritaire de la part de l'Intérieur. Et la police municipale niçoise, pourtant très offensive, ne peut rien faire. La ville a signé, sous Sarkozy, une "convention de coordination" avec le préfet, qui prévoit que la police nationale a la charge exclusive de ces secteurs exposés. » C’est la reconnaissance que Nice est une ville clivée en plusieurs territoires : « le centre-ville et les quartiers résidentiels pour la municipale, et les quartiers réputés plus difficiles pour la nationale. » À Nice comme ailleurs, « La prolifération des polices municipales pose de vraies questions d’égalité des citoyens devant la sécurité ». [15]

 

Cet aveu d’abandon est d’autant plus pathétique qu’il émane du président de la commission consultative des polices municipales. Or, en tant que maire, il ne peut ignorer qu’il « concourt par son pouvoir de police à l'exercice des missions de sécurité publique et de prévention de la délinquance » (article L132-1 du Code de la sécurité intérieure) et « anime, sur le territoire de la commune, la politique de prévention de la délinquance et en coordonne la mise en œuvre » (article L132-4), présidant le conseil local de sécurité et de prévention de la délinquance. De même, les buts de la police municipale, énoncés à l’article L.511-1 du Code précité, ne sont-ils pas le bon ordre, la sûreté, la sécurité et la salubrité publiques ? Les agents de police municipale n’exercent-ils pas leurs fonctions sur le territoire communal dans les conditions prévues aux articles 21 et 73 du Code de procédure pénale ? Le décret n°2012-2 du 2 janvier 2012 relatif aux conventions types de coordination en matière de police municipale ne spécifie-t-il pas que « La police municipale et les forces de sécurité de l'Etat ont vocation, dans le respect de leurs compétences respectives, à intervenir sur la totalité du territoire de la commune » ? [16] Seule restriction : « En aucun cas il ne peut être confié à la police municipale de mission de maintien de l'ordre. » Pourtant, en décembre 2010, dans leur rapport sur le rôle et le positionnement des polices municipales, les inspecteurs généraux notaient qu’« À Nice par exemple, la mission a pu constater que des casques et des boucliers étaient stockés dans le coffre de certains véhicules » (page 11). D’ailleurs, depuis le décret n°2010-544 du 26 mai 2010, les agents niçois peuvent à nouveau vous électrocuter avec un pistolet à impulsions électriques, plus connu sous le nom de Taser. Ajoutez-y le flashball, le tonfa, le gaz lacrymogène et autre gel poivre, et le policier municipal de Nice dispose de la panoplie complète du parfait policier anti-émeute ! [17] 

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Source : Le Point.

Pour justifier son impuissance, le député-maire rejette la faute sur autrui et fait diversion : « Puisque l'État persiste à nous refuser des effectifs supplémentaires et que mes municipaux ne peuvent aller renforcer le dispositif, je vais créer ma propre zone de sécurité prioritaire ». Oublie-t-il vraiment que la cité azuréenne a bénéficié des prévenances sécuritaires sous les deux précédents quinquennats, donc de cette partialité qu’il dénonce aujourd’hui ? Finalement, comme dit le proverbe, il n’est pire aveugle que celui qui ne veut pas voir.



[1] Christophe Greuet, « "Les Amis de Nicolas Sarkozy", arme secrète d’Estrosi pour conquérir l’UMP » in Le Midi Libre, 20 août 2012.

http://www.midilibre.fr/2012/08/20/les-amis-de-nicolas-sa...

 

[2] V.V., « Les "amis" de sarkozy rêvent de son retour » in Le JDD, 30 mai 2012.

http://www.lejdd.fr/Politique/Actualite/Les-amis-de-Sarko...

 

[3] Mathilde Munos, « Christian Estrosi : favoriser un "livret d’épargne industrie" plutôt que le livret A » in France info, jeudi 23 août à 8 h 15.

http://www.franceinfo.fr/politique/les-invites-de-france-info/christian-estrosi-favoriser-un-livret-d-epargne-industrie-plutot-que-le-li-714419-2

 

[4] Thierry de Cabarrus, « UMP : la démagogie sécuritaire de Christian Estrosi, son seul moyen d’exister ? » in Le Plus du Nouvel Observateur, 23 août 2012.

http://leplus.nouvelobs.com/contribution/613618-ump-la-de...

 

[5] Rapport n°508 du 18 décembre 2002 fait par Christian Estrosi sur le projet de loi pour lasécurité intérieure, 2e partie, page 34.

http://www.assemblee-nationale.fr/12/rapports/r0508.asp

 

[6] Coïncidence, on retrouve le même jour ces témoignages dans les colonnes du quotidien local Nice-Matin.

Lionel Paoli, « Des agents de sécurité privés aux Moulins : Vous croyez que ça va tout résoudre ? » in Nice-Matin, jeudi 23 août 2012.

http://www.nicematin.com/nice/des-agents-de-securite-prives-aux-moulins-vous-croyez-que-ca-va-tout-resoudre.969404.html

 

[7] Laurent Opsomer, « Police municipale de Nice » in Double Neuf, 3 juin 2011.

http://doubleneuf.nordblogs.com/archive/2011/06/03/police-municipale-de-nice-discours-de-christian-estrosi-du-s.html

 

[8] Rapport n°508 du 18 décembre 2002 fait par Christian Estrosi sur le projet de loi pour lasécurité intérieure.

http://www.assemblee-nationale.fr/12/rapports/r0508.asp

 

[9] « Dossier : Sarkozy contre "la racaille", le bilan » in Marianne, dimanche 22 janvier 2012.

http://www.marianne2.fr/Dossier-Sarkozy-contre-la-racaille--le-bilan_a214638.html

 

[10] Laurent Mucchielli, « L’image de la police continue de se dégrader en France » in Vous avez dit sécurité ?, 5 juillet 2012.

http://insecurite.blog.lemonde.fr/2012/07/05/limage-de-la-police-continue-de-se-degrader-en-france/

 

[11] « Pour l’UMP locale, après l’affaire Merah, la ville doit faire partie des premières ZSP » in La Dépêche du Midi, 6 août 2012.

http://www.ladepeche.fr/article/2012/08/06/1414059-pour-l-ump-locale-apres-l-affaire-merah-la-ville-doit-faire-partie-des-premieres-zsp.html

 

[12] Hervé Jouanneau, « Zones de sécurité prioritaires : la liste des villes retenues, la réaction des élus » in La Gazette des communes, 6 août 2012.

http://www.lagazettedescommunes.com/125825/zones-de-securite-prioritaires-la-liste-des-villes-retenues-la-reaction-des-elus/

 

Ivan Valerio, « Zones de sécurité prioritaire : les villes divisées » in Le Lab, 7 août 2012.

http://lelab.europe1.fr/t/zones-de-securite-prioritaire-les-villes-divisees-4221

 

[13] Jean-Marc Leclerc, « Les zones de sécurité de Valls contestées » in Le Figaro, 24 août 2012.

http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2012/08/24/01016-20120824ARTFIG00456-les-zones-de-securite-de-valls-contestees.php

 

[14] Angélique Négroni, « Zones de sécurité prioritaires : le difficile pari de Manuel Valls » in Le Figaro, 6 août 2012.

http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2012/08/05/01016-20120805ARTFIG00195-zones-de-securite-prioritaires-le-difficile-pari-de-manuel-valls.php

 

[15] « Polices municipales. Et urne de plus » in Les dossiers du Canard enchaîné n°71, Que fait la police ?, avril 1999, page 74.

 

[16] En tant que président de la commission consultative des polices municipales, Christian Estrosi s’était félicité dans un communiqué « de ces premières avancées », assurant que ce décret « est une première étape dans le renforcement de l'action des polices municipales ». Cette nouvelle convention de coordination vise, en effet, une coopération opérationnelle renforcée entre la police municipale de Nice, par exemple, et les forces de sécurité de l’État (article 15). D’ailleurs, l’article 11 prévoit que « Le responsable des forces de sécurité de l'Etat et le responsable de la police municipale peuvent décider que des missions pourront être effectuées en commun sous l'autorité fonctionnelle du responsable des forces de sécurité de l'Etat, ou de son représentant. Le maire en est systématiquement informé. » L’article 16 précise qu’« En conséquence, les forces de sécurité de l'Etat et la police municipale amplifient leur coopération dans les domaines [comme] la vidéoprotection par la rédaction des modalités d'interventions consécutives à la saisine des forces de sécurité intérieure par un centre de supervision urbaine et d'accès aux images [ou] la prévention des violences urbaines et de la coordination des actions en situation de crise. » Enfin, au vu de l’article 17, le maire peut « renforcer l'action de la police municipale par les moyens suivants » : brigade cynophile, brigade à cheval…

Ce décret répond aux vœux d’une poignée de shérifs, cette minorité de maires répressifs auxquels les inspecteurs généraux font allusion à plusieurs reprises. Ils évoquent ainsi ces élus qui affichent « une volonté d’accroître le domaine de compétence de leur police municipale » (page 23) ou lorsqu’ils notent qu’« À l’exception de quelques maires du Sud-Est, [les édiles] ne sont pas demandeurs d’un élargissement supplémentaire des compétences judiciaires des policiers municipaux, position exprimée aussi par les administrations centrales consultées par la mission » (page 42). D’ailleurs, est-ce un hasard s’ils précisent « que les cas de mise en œuvre des nouvelles conventions ne concerneront qu’un nombre limité de communes parmi celles qui avaient signé une convention de coordination de première génération » (page 46) ?

 

[17] Ségolène de Larquier, « À Nice, Christian Estrosi chouchoute ses policiers municipaux » in Le Point, 31 mai 2010.

http://www.lepoint.fr/societe/a-nice-christian-estrosi-ch...