09/03/2015

DILEMME SHAKESPEARIEN

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Le conseiller général est souvent un illustre inconnu dans son canton. Pourtant, même si de nombreux électeurs l’ignorent, le département joue un rôle majeur dans leur quotidien : l’aide sociale, c’est lui avec le RSA par exemple, tout comme l’enfance (PMI), les personnes âgées (APA) ou handicapées (PCH), les sapeurs-pompiers (SDIS), les collèges, les transports scolaires, etc. Les prochaines élections sont donc importantes. Hélas, à force de trahir leurs promesses électorales une fois élus, les partis de gouvernement se sont discrédités et suscitent aujourd’hui une profonde défiance populaire. Le fameux « UMPS » dénoncé par le Front national n’aura pas ma voix aux prochaines élections. Cependant, je rejette aussi l’actuel national-socialisme du FN (après le libéralisme réactionnaire du père), un parti aux relents antisémites, homophobes et xénophobes (certains apprécient ce fumet rance, pas moi), qui se révèle pire que ceux qu’il dénonce ! Or, ne pas voter revient à favoriser implicitement ce dernier, qui profite toujours de l’abstention pour se renforcer au risque de s’imposer. Quid alors des autres partis ? Les écologistes ? Des opportunistes prêts à sacrifier leurs idéaux pour un maroquin au gouvernement. D’ailleurs, sans les socialistes, ils n’existent pas. Les centristes ? Ce sont les alter-ego des écolos à droite : voter UDI revient à voter UMP. Le Front de gauche ? C’est en théorie le parti des travailleurs mais ce n’est pas Syriza, loin de là ! Bref, au vu des enjeux, j’irai voter les 22 et 29 mars prochains, mais j’ignore encore pour qui car le choix est cornélien.

01/03/2015

ARABIE SAOUDITE : DES IKHWAN AUX DJIHADISTES

 Arabie saoudite mur.jpg

« Ô croyants ! Ne prenez pas pour alliés les Juifs et les Chrétiens, ils sont alliés les uns des autres. Et celui d’entre vous qui les prend pour alliés, devient un des leurs », avertit le Coran (sourate V, versets 51 à 53). Une lecture littérale, en-dehors de tout contexte historique, de cet extrait du livre sacré pour les musulmans constitue une grave menace pour les pétromonarchies du Golfe. Al Qaïda, Daesh ou Boko Haram ne sont pas, en effet, une création ex nihilo. Non seulement ces sanglants mouvements terroristes ont été financés par ces dernières mais ils puisent leur idéologie dans le courant politico-religieux, qui fonda l’Arabie saoudite, le wahhabisme. Cependant, la créature échappe aujourd’hui à son créateur, d’autant que le wahhabisme contient en lui-même le gène qui peut détruire la dynastie des Saoud : le prince peut être destitué s’il contrevient à la volonté divine. Or, les djihadistes s’apparentent désormais aux Ikhwan, "frères" en arabe, mélange de secte fanatisée et d’armée de mercenaires, du début du XXe siècle, incitant Ryad à se placer sous la protection des Etats-Unis, pays qu’elle a soutenu contre l’Irak. L’Arabie saoudite a même permis le bombardement de la centrale nucléaire irakienne d’Osirak en 1981, fermant volontairement les yeux lors de l’audacieux raid aérien israélien. Ce n’est donc pas un hasard si la famille régnante a entamé l’an dernier l’édification d’une "grande muraille", une barrière de protection accompagnée d’un système de surveillance électronique qui s’étendra sur plus de 950 km le long de la frontière irako-saoudienne¹, car la menace est maintenant aux portes du royaume tandis que les critiques contre la monarchie sont de plus en plus vives, ses détracteurs s’appuyant sur le Coran pour contester sa légitimité, citant à l’envi pour la discréditer qu’« En vérité, quand les rois entrent dans une cité, ils la corrompent et font de ses honorables citoyens des humiliés. Et c'est ainsi qu'ils agissent » (sourate XXVII, verset 34).


¹ « Arabie Saoudite : un mur pour contre l’organisation de l’Etat islamique le long de la frontière irakienne » in 20 Minutes avec AFP, 19 février 2015.

http://www.20minutes.fr/monde/1520371-20150119-arabie-sao...

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15/02/2015

VENDU ?

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La vente du Rafale à l’Egypte a été bouclée en un temps record. Mais le client est-il solvable ? Depuis 2011, tous les indicateurs économiques de ce pays sont au rouge : croissance atone, chute des revenus du tourisme, recul des investissements étrangers, crise énergétique chronique, pauvreté (40 % de la population) et chômage élevés, dramatique spirale d’endettement (dette publique proche de 95 % du PIB en 2015) et de déficits, instabilité politique endémique… L’économie égyptienne ressemble à un gros paquebot à la dérive. Le naufrage est, pour l’instant, évité grâce au soutien financier du Conseil de coopération du Golfe ; ce sont près de vingt milliards qui sont venus des pétromonarchies (Arabie saoudite, Emirats arabes unis et Koweït). C’est donc un pays sous perfusion qui devra débourser cinq milliards d’euros environ, soit ce que rapporte annuellement le canal de Suez à l’Etat égyptien, pour satisfaire son rêve aérien. Heureusement pour Dassault, Le Caire va négocier un crédit auprès d’un pool de banques mené par le Crédit agricole, accompagné de la Société générale et BNP Paribas, même si ces dernières ont vendu leurs filiales égyptiennes en 2013. En outre, Paris a accepté de garantir la moitié de ce crédit bancaire, via la Coface. Comble d’ironie, cet organisme a attribué un C à l’Egypte, une évaluation sur une échelle de sept niveaux, A1, A2, A3, A4, B, C et D, dans l’ordre croissant du risque de défaut de paiement.* Notre cher Rafale n’a visiblement pas de prix…

 

* Coface

http://www.coface.fr/Etudes-economiques-et-risque-pays