18/01/2015

LA LIBERTÉ GUIDE NOS PAS

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La Marseillaise entonnée à l’Assemblée nationale est-elle prémonitoire ? Lors de la Révolution française, les monarchies se sont liguées contre notre pays car la diffusion de ses valeurs universelles menaçait leur pouvoir, leur emprise sur leurs sujets. La France est-elle aujourd’hui menacée par des théocraties pour lesquelles la démocratie est impie ? Au vu des violentes manifestations dans le monde musulman, ce n’est pas exclu, d’autant qu’elles révèlent une croyance sans la connaissance ; leur foi doit être bien fragile pour qu’ils se sentent menacés par une caricature - qui n’a rien de répréhensible - dans un hebdomadaire satirique. Aussi, Paris mérite bien son surnom de « ville lumière » parce qu’elle est, depuis l’attentat contre Charlie Hebdo, la capitale du monde libre et ses idéaux révolutionnaires irritent toujours les ennemis de la liberté. « Liberté, Liberté chérie, combats avec tes défenseurs ! », notre hymne national est donc d’une criante actualité tout comme le « frère de La Marseillaise », le Chant du départ, ode à la liberté contre toute forme de despotisme.

17/01/2015

MUSULMANS ? MUSULMANS !

islam,islamophobie,charlie hebdo,terrorisme,teroristes,musulmans,fanatisme,fanatiques,coran,prophèteLes représentants du culte musulman condamnent sans ambiguïté les attentats, appelant ouvertement leurs auteurs des terroristes, des fous qui n’ont rien à voir avec l’Islam. Non seulement ils les rejettent de la communauté musulmane mais les qualifient d’incultes et d’ignorants, qui ne connaissent rien de l’Islam, du Coran et du Prophète. Cet ostracisme est-il, cependant, justifié ? Les assassins ont, en effet, sacrifié leur vie au nom de leurs convictions, fussent-elles radicales, et leur engagement religieux interpelle. Dès lors, il est trop facile de les exclure : ces meurtriers appartiennent à la communauté musulmane qu’ils blessent par leur fanatisme mais aussi interrogent. Les musulmans découvrent que l’Umma est une vue de l’esprit et que l’Islam n’est pas un bloc monolithique mais, au contraire, fragmenté en différentes branches rivales aux aspirations contradictoires (ce qui explique que les musulmans soient, à travers le monde, les premières victimes de l’islamisme). Enfin, les actions sanguinaires de ces égarés de l’Islam questionnent aussi la Nation, cette communauté hétéroclite d’hommes et de femmes, cette société pluraliste composée de croyants de différentes religions, parfois en conflit entre elles, membres de sectes, agnostiques, athées, anticléricaux… Les terroristes se sentaient musulmans avant d’être Français, un sentiment partagé par les xénophobes, qui dénient la qualité de Français à nos compatriotes de confession musulmane en raison de leur religion. Finalement, les extrémistes, qu’ils soient politiques ou religieux, se nourrissent les uns les autres, et ce sont eux qu’il faut dénoncer et combattre à l’image de Charlie Hebdo.

16/01/2015

JE NE SUIS PAS CHARLIE

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Le plus ancien vestige chrétien est une caricature du Christ !

Ce graffiti trouvé dans les catacombes sous le Palatin à Rome est daté de la fin du premier siècle de notre Ère.

 

 

La presse fait écho au refus d’élèves de confession musulmane de s’associer au deuil national suite à la tragédie de Charlie Hebdo au prétexte des caricatures de Mahomet de ce dernier ; dans une macabre surenchère, certains font même l’amalgame avec le conflit israélo-palestinien dont ils méconnaissent souvent la genèse. Une attitude qui démontre à la fois l’intolérance et l’ignorance de cette poignée d’individus, et jette injustement l’opprobre sur nos compatriotes musulmans, déjà suffisamment stigmatisés par de « bons » Français. Comment réagir face à ce rejet des valeurs de la République ? Que répondre à cette minorité ? D’abord, que la caricature est le propre de l’Homme à toutes les époques, de l’Antiquité à nos jours. Que la Révolution française est fille des Lumières et, à ce titre, la liberté d’expression est une valeur fondamentale, socle de notre démocratie, et arme contre l’obscurantisme et le fanatisme depuis le XVIIIe siècle. Ainsi, hormis les religions elles-mêmes, rien n’interdit le blasphème après le vote de la loi de 1881 instaurant la liberté de la presse. Si des croyants se considèrent offensés dans leur foi, ils saisissent la justice ; une association musulmane a porté plainte contre Charlie Hebdo suite à la publication de ses caricatures. C’est la démocratie (même s’il est aberrant d’accuser d’islamophobie un magazine qui a toujours lutté contre le racisme et dénoncé l’intégrisme à travers ses dessins). Par contre, assassiner pour des idées, fussent-elles blasphématoires, symbolise la fin de la démocratie, sa négation. D’ailleurs, cette criminelle barbarie ne salit-elle pas davantage l’image du Prophète que toutes les caricatures à son effigie réunies ? Enfin, la vie dans une société pluraliste comme la nôtre est fondée sur la loi, qui garantit à tous la justice et le respect, respect des personnes et non des dogmes. Dès lors, comme le soulignait Robert Culas en 2012, « Toute personne ayant une forte conviction d’ordre philosophique ou religieux doit apprendre à accepter que sa conviction soit critiquée par ceux qui ne la partagent pas. C’est la condition même de la paix civile et du débat d’idées dans une société qui n’est pas théocratique. »*

 

* Robert Culat, « Les Leçons de l’affaire Scorsese ou la tentation du jugement a priori » in Culturopoing.com, 23 avril 2012.

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