16/01/2015

JE NE SUIS PAS CHARLIE

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Le plus ancien vestige chrétien est une caricature du Christ !

Ce graffiti trouvé dans les catacombes sous le Palatin à Rome est daté de la fin du premier siècle de notre Ère.

 

 

La presse fait écho au refus d’élèves de confession musulmane de s’associer au deuil national suite à la tragédie de Charlie Hebdo au prétexte des caricatures de Mahomet de ce dernier ; dans une macabre surenchère, certains font même l’amalgame avec le conflit israélo-palestinien dont ils méconnaissent souvent la genèse. Une attitude qui démontre à la fois l’intolérance et l’ignorance de cette poignée d’individus, et jette injustement l’opprobre sur nos compatriotes musulmans, déjà suffisamment stigmatisés par de « bons » Français. Comment réagir face à ce rejet des valeurs de la République ? Que répondre à cette minorité ? D’abord, que la caricature est le propre de l’Homme à toutes les époques, de l’Antiquité à nos jours. Que la Révolution française est fille des Lumières et, à ce titre, la liberté d’expression est une valeur fondamentale, socle de notre démocratie, et arme contre l’obscurantisme et le fanatisme depuis le XVIIIe siècle. Ainsi, hormis les religions elles-mêmes, rien n’interdit le blasphème après le vote de la loi de 1881 instaurant la liberté de la presse. Si des croyants se considèrent offensés dans leur foi, ils saisissent la justice ; une association musulmane a porté plainte contre Charlie Hebdo suite à la publication de ses caricatures. C’est la démocratie (même s’il est aberrant d’accuser d’islamophobie un magazine qui a toujours lutté contre le racisme et dénoncé l’intégrisme à travers ses dessins). Par contre, assassiner pour des idées, fussent-elles blasphématoires, symbolise la fin de la démocratie, sa négation. D’ailleurs, cette criminelle barbarie ne salit-elle pas davantage l’image du Prophète que toutes les caricatures à son effigie réunies ? Enfin, la vie dans une société pluraliste comme la nôtre est fondée sur la loi, qui garantit à tous la justice et le respect, respect des personnes et non des dogmes. Dès lors, comme le soulignait Robert Culas en 2012, « Toute personne ayant une forte conviction d’ordre philosophique ou religieux doit apprendre à accepter que sa conviction soit critiquée par ceux qui ne la partagent pas. C’est la condition même de la paix civile et du débat d’idées dans une société qui n’est pas théocratique. »*

 

* Robert Culat, « Les Leçons de l’affaire Scorsese ou la tentation du jugement a priori » in Culturopoing.com, 23 avril 2012.

http://www.culturopoing.com/cinema/les-lecons-de-laffaire...

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