27/04/2015

2017 : VALLS EN TÊTE ?

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Selon un sondage de l’Ifop pour le JDD, les sympathisants de gauche préféreraient  Manuel Valls à François Hollande pour porter leurs couleurs en 2017 ; avec 29 %, il devancerait également Martine Aubry, Ségolène Royal, Cécile Duflot, Arnaud Montebourg et Benoît Hamon.¹ Celui qui avait recueilli moins de 6 % aux primaires socialistes en 2011 serait désormais le champion de la gauche lors de la prochaine échéance présidentielle.² Si un sondage ne fait pas une élection, cette hypothèse ne serait ni la première, ni la dernière des contradictions en politique. Cependant, pour la valider (ou l’infirmer), encore faudrait-il qu’une primaire de coalition soit organisée à gauche…³

 

¹ Dominique de Montvalon, « Pour 2017, les "sympathisants de gauche" préfèrent Valls ! » in Le Journal du Dimanche, 25 avril 2015.

http://www.lejdd.fr/Politique/Presidentielle-2017-les-sym...

Ce sondage a été mené via un questionnaire internet auto-administré en ligne du 13 au 16 avril 2015 auprès d’un échantillon de 819 sympathisants de gauche, extrait d’un échantillon de 2.005 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus, selon la méthode des quotas.

 

² Nicolas Moscovici, « François Hollande et Manuel Valls : primaire cordiale en 2011 » in Metronews, 31 mars 2014.

http://www.metronews.fr/info/francois-hollande-et-manuel-...

 

³ Nicolas Chapuis, « La perspective d’une primaire socialiste pour 2017 s’éloigne » in Le Monde, 25 avril 2015.

http://www.lemonde.fr/politique/article/2015/04/25/la-per...

25/04/2015

PRIMAIRE SOCIALISTE : BIS REPETITA PLACENT ?

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« La primaire ouverte de 2011 a permis à la gauche de sortir des querelles de leadership dans lesquelles elle était enferrée depuis le retrait de Lionel Jospin de la vie politique le 21 avril 2002 », constate Terra Nova dans une étude à ce propos.¹ Ce fut un indéniable succès démocratique puisque près de trois millions de citoyens y participèrent à l’époque, désamorçant par la même occasion la « machine à perdre » socialiste.  « La primaire a par ailleurs fonctionné comme un formidable accélérateur dans la carrière de ceux qui n’étaient encore que des outsiders de la vie politique nationale », note la fondation progressiste. Manuel Valls y avait recueilli moins de 6 % des voix, ses propositions n’ayant pas rencontré d'échos… si ce n'est à droite !² Or, n’est-il pas Premier ministre aujourd’hui ? En outre, au vu du tripartisme de la vie politique française, du fait de la montée en puissance du Front national de Marine Le Pen, s’impose désormais l’idée d’une primaire de coalition, depuis le Front de gauche aux écologistes. Selon Terra Nova, cette dernière a deux vertus cardinales : d’abord, l’unification des partis de gauche afin d’éloigner le spectre de l’élimination au premier tour de 2002, ensuite, la mobilisation du « peuple de gauche » autour d’un candidat unique. Cependant, cette formidable expérience démocratique pose la question du président sortant : « s’il voulait être candidat à sa succession en 2017, François Hollande devrait-il et pourrait-il passer par une nouvelle consultation des sympathisants de gauche dans le cadre d’une élection primaire ? » Si les statuts actuels du Parti socialiste valident le principe de la désignation du candidat à l’élection présidentielle par une primaire citoyenne (article 5.3.1), ceux-ci pourraient être modifiés lors du prochain Congrès national en juin prochain ; une telle perspective serait, bien évidemment, une aberration au moment où l’UMP s’apprête à organiser sa primaire.³ Pour contourner la difficulté, le think tank socialiste propose de modifier l’organisation et le mode de scrutin de la primaire ouverte, suggérant, par exemple, de substituer le scrutin majoritaire à deux tours par la méthode du « jugement majoritaire » à un tour où l’on ne choisit plus un candidat... mais on note les candidats. Finalement, pourquoi faire simple lorsqu’on peut faire compliqué ?

 

¹ Alain Bergounioux, Anne-Lorraine Bujon, Michel Balinski, Rida Laraki et Thierry Pech, « Primaires : et si c’était à refaire ? » in Terra Nova, 25 avril 2015)

http://www.tnova.fr/note/primaires-et-si-c-tait-refaire

 

² Nicolas Barotte, « Primaire PS : déception pour Manuel Valls » in Le Figaro, 9 octobre 2011.

http://www.lefigaro.fr/politique/2011/10/09/01002-2011100...

 

³ « Hollande approuverait les primaires PS pour 2017 » in Le Figaro avec Reuters, 20 novembre 2014.

http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2014/11/20/97001-201411...

 

Nicolas Chapuis, « La perspective d’une primaire socialiste pour 2017 s’éloigne » in Le Monde, 25 avril 2015.

http://www.lemonde.fr/politique/article/2015/04/25/la-per...

PRIMAIRES À GAUCHE ?

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« François Hollande est le candidat naturel de la gauche », d’après François Lamy, député socialiste de l’Essonne.¹ Proche de Martine Aubry, cet ancien ministre de la Ville sous le gouvernement Ayrault s’oppose à l’organisation de primaires à gauche en prévision de 2017. Un positionnement en échange d’un nouveau maroquin ? Néanmoins, n’est-il pas étrange pour un élu socialiste de refuser de donner la parole aux sympathisants de base, les mêmes qui avaient porté aux nues François Hollande en 2011 ? Ce dernier aurait-il aujourd’hui quelque chose à se reprocher pour se défier ainsi de ses électeurs ? Le Parti socialiste n’est pourtant pas un parti bonapartiste et il ne partage pas non plus le culte du chef à l’instar du Front national. Dès lors, où est la cohérence ? Pourquoi la gauche n’aurait-elle pas demain le choix de son candidat alors que la droite adopte à son tour cet exercice démocratique que sont les primaires ?

 

¹ Jim Jarrassé, « François Lamy : "François Hollande est le candidat naturel de la gauche" » in Le Figaro, 3 avril 2015.

http://www.lefigaro.fr/politique/le-scan/citations/2015/0...