15/02/2015

VENDU ?

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La vente du Rafale à l’Egypte a été bouclée en un temps record. Mais le client est-il solvable ? Depuis 2011, tous les indicateurs économiques de ce pays sont au rouge : croissance atone, chute des revenus du tourisme, recul des investissements étrangers, crise énergétique chronique, pauvreté (40 % de la population) et chômage élevés, dramatique spirale d’endettement (dette publique proche de 95 % du PIB en 2015) et de déficits, instabilité politique endémique… L’économie égyptienne ressemble à un gros paquebot à la dérive. Le naufrage est, pour l’instant, évité grâce au soutien financier du Conseil de coopération du Golfe ; ce sont près de vingt milliards qui sont venus des pétromonarchies (Arabie saoudite, Emirats arabes unis et Koweït). C’est donc un pays sous perfusion qui devra débourser cinq milliards d’euros environ, soit ce que rapporte annuellement le canal de Suez à l’Etat égyptien, pour satisfaire son rêve aérien. Heureusement pour Dassault, Le Caire va négocier un crédit auprès d’un pool de banques mené par le Crédit agricole, accompagné de la Société générale et BNP Paribas, même si ces dernières ont vendu leurs filiales égyptiennes en 2013. En outre, Paris a accepté de garantir la moitié de ce crédit bancaire, via la Coface. Comble d’ironie, cet organisme a attribué un C à l’Egypte, une évaluation sur une échelle de sept niveaux, A1, A2, A3, A4, B, C et D, dans l’ordre croissant du risque de défaut de paiement.* Notre cher Rafale n’a visiblement pas de prix…

 

* Coface

http://www.coface.fr/Etudes-economiques-et-risque-pays

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