20/09/2011

NOUVELLES IMPUDIQUES

Qu’est-ce que l’amour ? L’amour est un bien plus précieux que l’or. Il est éternel tel le diamant ou éphémère à l’image d’un arc-en-ciel. Il est solide comme le roc ou fragile comme le cristal. Pour sa part, mademoiselle de Scudery disait de celui-ci : « L’amour est un je-ne-sais-quoi, qui vient je-ne-sais-où et qui finit je-ne sais-quand. » Cependant, on ne désire que ce qui ne nous appartient pas. On ne s’attache qu’à ce que l’on peut perdre, puisqu’il ne prend de la valeur que du fait qu’il n’est jamais acquis. Or, l’amour n’est pas un acquis définitif, mais une conquête de tous les jours. Si affirmer sa flamme a un sens, si dire « je t’aime » a son importance, déclarer s’aimer pour la vie est une utopie car l’amour est un combat quotidien. Je suis tenté de comparer l’amour à un animal sauvage que l’on apprivoise progressivement mais que l’on ne domestique jamais ; il peut à tout moment recouvrer sa liberté et redevenir par la même aussi sauvage qu’à l’origine, mais sous d’autres cieux…

 

Le langage labial

 

Le corps féminin est une contrée que j’aime parcourir, admirant du regard ses courbes et ses rondeurs. Enivré par ses effluves, je lance mes mains à la découverte de cet espace précieux et ô combien mystérieux. Celles-ci vont alors par monts et par vaux, détachant un bouton par-ci, se glissant par-là. Elles n’en font qu’à leur tête, n’obéissant désormais qu’aux douces ondulations d’un corps qui s’offre à la conquête. Mues par ces secrètes injonctions, elles effleurent, caressent, enlacent, étreignent. Un oubli, une réclamation ? Elles se font dociles, répondant immédiatement à toute exhortation pour réparer leur étourderie.

Le corps féminin est un jardin fait d’humeurs, de senteurs et de saveurs. Par conséquent, comment résister au plaisir de le baiser ? D’abord prude, la bouche s’empare hardiment des lèvres qui s’offrent à elle. Electrisées, les langues entament une folle sarabande. L’émotion gagne alors le corps tout entier. Les sens s’affolent. Les doigts s’égaillent dans la chevelure. Les souffles se mêlent. On embrasse passionnément le visage aimé, on le caresse. Grisées par le désir, les lèvres glissent le long du cou. Parfois les dents meurtrissent les chairs. Mais généralement plus sages, elles mordillent avec affection lobes et tétons. Les mains dénudent les épaules que la bouche embrasse fougueusement.

Telle la plage sous l’effet de la marée, le corps féminin se découvre peu à peu. D’un chemisier déboutonné apparaissent alors deux merveilleux globes laiteux, orgueilleusement soutenus par cette savante pièce de dentelle qu’est le soutien-gorge. On ne peut résister au plaisir de placer aussitôt ses mains sur ces mamelons fièrement dressés. L’assaut de ces deux citadelles est coordonné : les mains se glissent dans le dos, bien décidées à dégrafer le plus adroitement possible l’obstacle ainsi dressé, tandis que les lèvres se ruent sur la poitrine ainsi dévoilée. C’est un spectacle merveilleux dont je ne me lasse jamais ! L’excitation se propage à la vue de ces seins révélés. Mes mains s’emparent de cette gorge généreuse dont la fermeté démontre l'émoi. Elles caressent, palpent, s’amusent. Ma bouche n’est pas en reste : elle découvre le soyeux de la peau, son onctuosité. Les lèvres aspirent les tétons et la langue les titille avec malice. Les seins sont gonflés de désirs que trahit parfois un soupir de satisfaction. L’imagination est alors débridée et nombre de possibilités s’offrent aux amants du moment pour égayer leur jeu amoureux…

Mais soyons sages et poursuivons notre découverte du corps féminin. Les mains glissent le long du corps, se saisissent des hanches, caressent les cuisses. Les lèvres suivent, baisant le ventre dénudé, les dents mordillant la peau veloutée que pétrissent les mains. Quel ravissement que le contact électrique de cette peau chaude et satinée ! Les mains relèvent la jupe, ou déboutonnent le jean, qu’elles s’attachent ensuite à enlever grâce à la complicité féminine. Les variantes sont ici pléthores puisque liées à l’instant présent ; rien n’est prémédité : tout est improvisé au gré des opportunités. Une question s’impose alors : jeu de main, jeu de vilains ? Non, jeu de coquins ! Et la bouche dans tout cela ? Toujours la bienvenue, elle n’est jamais très loin.

Le jeu continue et gagne en intensité. Mes mains apprécient le galbe des hanches. La tentation est grande de se ruer sur cette intimité révélée mais pieusement voilée par une affriolante étoffe de soie ou de dentelle (1) que mes dents déchiquetteraient avec avidité. À ce stade, une offensive généralisée serait vraisemblablement couronnée de succès, mais ce serait une victoire à la Pyrrhus puisque de courte durée. Il me faut donc patienter. J’envoie mes mains en reconnaissance. Elles s’approchent de leur objectif, l’effleurent mais ne s’y attardent pas, préférant descendre le long des jambes ou courir vers la poitrine. Ma bouche se contente d’un innocent baiser dans l’aine. Toutes attendent un signal, un frémissement. Pourtant, au fil des caresses, mes mains s’enhardissent et abordent à pas feutrés les contours de l’obstacle textile, illusoire rempart à mon désir. En catimini, un doigt se faufile en éclaireur sous la couture. Pas d’opposition ? Mes doigts se lancent alors à l’assaut du mont de Vénus. Ils s’insinuent dans cette luxuriante vallée sombre, source de félicités à foison. Les battants du temple sacré s’ouvrent au plaisir. Telle une étoile de mer, ma main s’empare de ce coquillage de chair veloutée et ombré d’un fin duvet. N’y tenant plus, j’introduis un, puis deux doigts dans les chairs ruisselantes, auxquels j’imprime un doux mouvement de va-et-vient. L’aimée écarte progressivement les longs fuseaux que sont ses jambes et arque les reins, comme pour m’inviter à prendre possession de son ventre encore plus profondément. Il me faut alors me débarrasser des sous-vêtements ; seul le string est toléré !

Sitôt passé la difficulté des hanches, le slip glisse le long des jambes avant d’être déposé à côté du lit ou jeté à l’autre extrémité de la pièce – c’est selon l’excitation du moment. Que penser à cet instant de ce corps dénudé, qui, désinhibé, s’offre aux caresses et aux baisers les plus osés ? La femme est alors dans toute sa beauté ! Je me délecte à la vue de ce fessier si complaisamment présenté. Remontant le cours sensuel des cuisses, je caresse la croupe avant de me faire plaisir. Ma main va s’encanailler en pressant amoureusement le périnée. Quelle volupté lorsque cette intimité vient se plaquer contre ma poignée afin d’être câlinée. Mes sens sont alors si aiguisés que, parfois, je ne résiste pas au ravissement déraisonné de croquer cette partie charnue tout en l’embrassant passionnément. Ma bouche avide s’empare de la secrète vallée au désir perlé, et ma langue plonge au plus secret de cette délicieuse anatomie. Mes lèvres s’imprègnent du goût subtil de ce trésor caché. Elles happent avec gourmandise les pétales nacrés, puis ma langue les écarte délicatement pour pénétrer dans l’antre convoité. Le corps ondule sous l’effet de cette sensuelle linguistique. Le bassin se soulève pour marquer son approbation. Tandis que goulûment, la bouche dévore avec passion ces lèvres humides que la décence interdit de montrer, mes doigts s’engagent sans effort dans le sillon noyé de plaisir. Le duo est déchaîné et peut s’éterniser jusqu’à satiété. Ma langue s’amuse à titiller le clitoris après l’avoir précautionneusement décapuchonné ; celui-ci mérite vraiment son surnom de bouton des délices. Je m’abreuve à cette fontaine de jouissance. Le corps se cambre sous l’effet de cette audacieuse dialectique. Ainsi échauffé, il réclame son dû.

Nous pourrions continuer notre randonnée sur le chemin de la volupté et découvrir ensemble d’autres contrées du corps féminin, s’engager sur des sentiers inavoués. Je pourrais, en effet, disserter des heures sur mes douces excentricités à ce sujet, mais je préfère m’arrêter. C’est fini ? Non, car il vous revient le soin d’achever cet ébat amoureux ; j’ai donné la tonalité, à vous la finalité !

 

(1) Bénis soient les dentellières et autres canuses.

16/09/2011

POLICES MUNICIPALES : ASVP VERSUS APM

« Elles sont deux. Pas sœurs jumelles, même si on aurait presque tendance à le croire vu leur uniforme. Bleu foncé. Que certains, pas forcément très observateurs, ont déjà pris pour celui des pompiers. », écrit Sandrine Ordan dans les colonnes de Corse-Matin [1]. C'est pourtant bien Police municipale qui est inscrit sur leur polo. » (sic) « C'est un domaine qui m'a toujours attirée de près ou de loin », confie Angélique. Marie-Noëlle renchérit, avouant avoir toujours rêvé d'être flic. La journaliste achève son panégyrique des deux dernières recrues de la police municipale de Corte, en concluant « Après une trentaine de minutes d'entretien, leur métier de policier municipal ne semble plus si repoussant finalement. » (re-sic)

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Source : Corse Matin, photo de José Martinetti.

 

Las, les agents si chaleureusement présentés ne sont nullement des policiers municipaux mais, comme il est brodé sur leur polo et leur casquette, des ASVP ou Agents de surveillance de la voie publique.

 

En 2009, dans son étude relative aux polices municipales, le préfet Jean Ambroggiani (décédé à l’âge de 63 ans, le 31 décembre 2010 des suites d’une longue maladie) évaluait ceux-ci à près de 3 000 [2]. L'effectif national de ces personnels est désormais estimé, selon le dernier recensement effectué par le ministère de l'Intérieur au premier semestre 2011, à 5 500 [3], preuve qu’un nombre croissant de communes ont recours à l’embauche de ces personnels, titulaires ou contractuels, souvent en complément mais aussi, parfois, en lieu et place de gardes champêtres ou de gardiens de police municipale comme à Castelsarrasin dans le Tarn-et-Garonne [4], Haillicourt dans le Pas-de-Calais [5] ou Vire dans le Calvados [6].

 

COMPÉTENCES DES ASVP

 

Les ASVP sont reconnus par l'article 15 du Code de procédure pénale (CPP) comme « agents auxquels sont attribuées par la loi certaines fonctions de police judiciaire ». Toutefois, le préfet Ambroggiani avait noté à leur propos : « Les agents de surveillance de la voie publique, de plus en plus nombreux (environ 3 000) et qui représentent une souplesse d’emploi pour les maires en raison de leur coût plus faible que celui des policiers municipaux, sont souvent utilisés illégalement à d’autres tâches que celles relatives au relevé des infractions au stationnement, par exemple, en surveillance de la voie publique ou en règlement de la circulation. […] Ces personnels assermentés après agrément du procureur, pour la plupart agents techniques ou adjoints administratifs titulaires, 20 % d’entre eux étant recrutés sur des contrats à durée déterminée, présentent néanmoins un intérêt par le renfort qu’ils apportent aux polices municipales et la flexibilité qu’ils offrent à leurs employeurs » (page 20). Pourtant, le champ de asvp,agent de surveillance de la voie publique,missions,compétences,avenir,police municipalecompétence des ASVP, bien qu’agréés par le procureur de la République et assermentés, est circonscrit à la seule constatation des infractions aux règles de stationnement conformément aux articles L.130-4 et R.130-4 du Code de la route, à l’exception des infractions en matière d’arrêt ou de stationnement dangereux, gênant ou abusif (article R.417-9 du Code susmentionné). En outre, ils ne sont pas habilités à régler la circulation puisque les ASVP sont exclus de l’article R130-10 du Code précité. Néanmoins, en sus du ticket d’horodateur manquant, ils peuvent sanctionner le défaut d’apposition du certificat d’assurance (article R211-21-5 du Code des assurances). Ils sont aussi compétents, en application de l’article L.1312-1 du Code de la santé, pour constater par procès-verbaux les contraventions aux dispositions des règlements sanitaires relatives à la propreté des voies et espaces publics. Enfin, en cas de flagrant délit, ils peuvent, comme tout citoyen en application de l’article 73 du Code de procédure pénale,asvp,agent de surveillance de la voie publique,missions,compétences,avenir,police municipale appréhender le malfaiteur et le présenter immédiatement à un Officier de police judiciaire (OPJ). Mais comme le rappelle à bon escient une circulaire ministérielle [7] en date du 15 février 2005, en aucun cas, les ASVP ne peuvent être armés. Leur confier des missions de sécurité publique est donc illégal. Pourtant certaines localités s’obstinent dans cette voie ! Pourquoi ? D’abord, parce que cet agent, recruté sans condition de diplôme ou d’obtention d’un concours, peu ou pas formé [8] (il n’a pas l’obligation de formation initiale pour exercer sur la voie publique), présente l'avantage d'être rapidement disponible et assermenté, même si ses attributions sont, en principe, extrêmement limitées. La récente réponse ministérielle à la question du député-maire de Saint-Amand-les-Eaux, Alain Bocquet, remarque « que des agents de la commune, appartenant à tout cadre d'emplois, adjoint technique par exemple, de même que des agents non titulaires, peuvent se voir confier cette tâche par le maire, sous réserve de l'agrément et de l'assermentation. » Ensuite, comme l’a souligné le préfet Ambroggiani, un ASVP coûte moins cher qu’un policier municipal ou un garde champêtre aux compétences bien plus larges. Enfin, cet agent est plus docile que ces derniers, voire corvéable à merci (rondes de nuit, astreintes, îlotage pédestre…) puisque les ASVP n’appartiennent en réalité à aucun cadre d’emplois spécifique. D’ailleurs, les syndicats de police municipale dénoncent régulièrement les conditions d’emploi de ces agents [9], ainsi que les nominations de complaisance à ces postes, qualifiant parfois même ces précaires parmi les précaires de nervis du maire.

 

Finalement, « Leurs fonctions, assez limitées, […] ne sauraient se confondre avec celles exercées par les policiers municipaux, qui relèvent de cadres d'emplois spécifiques. » [10] Conclusion : si les ASVP et APM (agents de police municipale) travaillent ensemble, les premiers sous l'autorité des seconds, il n'en demeure pas moins vrai qu'ils n'ont nullement les mêmes compétences tout comme les policiers municipaux n'ont pas les mêmes prérogatives que les gardiens de la paix ou les gendarmes (ils ont même moins de pouvoirs que les gardes champêtres !).

 

AVENIR DES ASVP

 

« Les ASVP : l’avenir des polices municipales ? », s’interrogeait La Lettre d’information des professionnels de la sûreté, police fin 2010, constatant que « Moins chers, pas armés, les ASVP voient leurs effectifs s'envoler » [11]alors que les effectifs de gardiens de police municipale stagne ces dernières années (aux alentours de 18 000 agents). Outre la crise financière qui impacte le budget des collectivités territoriales, le recours de plus en plus important aux ASVP peut s’expliquer de différentes manières :

 

-          À cause de la forte concurrence entre les localités, les ASVP servent à pallier les difficultés de recrutement de policiers municipaux ;

-          Ils permettent aussi de mettre du bleu dans le paysage communal à moindre frais ;

-          Ces personnels servent également de variable d'ajustement en matière de gestion des personnels de la police municipale ;

-          Enfin, en raison de leur souplesse d’emploi, ces agents permettent aux édiles de contourner les contraintes et les exigences croissantes des policiers municipaux [12], qui rêvent de reconnaissance professionnelle et revendiquent un alignement sur la police nationale au nom d’une égalité des risques (sic).

 

Pour enrayer ce phénomène, FO Police municipale propose de « n’autoriser d’ouverture de poste d’ASVP à condition que la commune dispose de zones bleues ou de stationnement payant. »

 

Quid de la motivation des principaux intéressés ? « Pourquoi alors choisir de s’exposer à une telle hostilité ? », questionnait l’an dernier La Gazette des communes. « Par goût du changement, par envie d’un métier au contact du public ou par nécessité de conserver un emploi dans la ville où l’on est installé. [Cependant], la motivation première demeure l’entrée dans la police municipale. […] Nombre d’agents apprécient la diversité de leurs missions, qui brise la routine d’une tâche souvent ingrate. […] Mais cette diversité est controversée car, en l’absence de cadre d’emplois, ils sont sollicités pour des tâches qui excèdent leur fonction, en raison d’une interprétation large du pouvoir de délégation du maire. » [13]Ces dérives sont régulièrement dénoncées par toutes les organisations syndicales. Ainsi, en juin 2008, la Confédération générale du travail interpelle le préfet d’Île-de-France à ce sujet : « depuis des années, des A.S.V.P. sont employés par des collectivités territoriales, aux fins de remplacer des gardiens de Police Municipale, en prenant des risques considérables », précisant que « dans certaines communes d’Île-de-France, des A.S.V.P. sont utilisés pour faire de la surveillance générale de voie publique dans des véhicules sérigraphiés "Police Municipale", du gardiennage de lieux de culte, du contrôle routier, du contrôle radar, etc… En outre, des A.S.V.P. dans leurs communes respectives, sont seuls sur la voie publique et sont exploités pour dissimuler le manque cruel d’effectif. [Enfin], des A.S.V.P. portent la tenue de police municipale, des armes et des menottes durant leur service. Ces faits sont totalement inacceptables ! », tonne la CGT. Une exception francilienne ? Que nenni ! Dans un courrier adressé à Pascal Joly, Directeur de Cabinet du ministre de l’Intérieur, et daté du 30 novembre 2009, Force ouvrière dénonce, suite à une enquête sur tout le territoire national, « que des ASVP ont des missions de circulation, de convoi de fonds, de surveillance de bâtiments communaux, de mise en fourrière… et ce, malgré la circulaire INT/D/05/00024 du 15 février 2005 du Ministère de l’Intérieur rappelant le cadre légal des missions des agents communaux autres que les policiers municipaux appelés à exercer des missions de police municipale. » Fin 2010, les inspecteurs généraux évoquèrent ces dérives dans leur rapport sur le rôle et le positionnement des polices municipales (pages 11 et 26), soulignant à leur tour « l’importance des contractuels ASVP par rapport aux effectifs des policiers titulaires et la doctrine d’emploi de ces ASVP » ; ils insistent sur la nécessité de « clarification de la situation des agents de surveillance de la voie publique et des agents temporaires des polices municipales de façon à mieux les distinguer des policiers municipaux eux-mêmes ».

 

Si elles exaspèrent les syndicats de police municipale, ces dérives ne sont apparemment pas ressenties comme telles par les principaux intéressés. D’ailleurs, leur résorption n’est nullement la priorité de ces derniers comme en témoigne La Gazette des communes :

 

Sur le terrain, c’est surtout l’absence de carrière qui se fait cruellement ressentir. […] Car actuellement, les agents, rémunérés au Smic, ne doivent la progression de leur salaire qu’à l’ancienneté. Surtout, l’ensemble des ASVP revendique une formation en bonne et due forme. "Le métier n’est pas compliqué en lui-même, mais il faut maîtriser la façon de s’adresser aux usagers, ainsi que la rédaction des procès-verbaux et des rapports écrits. Une courte formation à la prise de fonction est nécessaire", reconnaît Sabrina Tichit, ASVP à Montpellier […]. La formation s’avère également nécessaire en termes de carrière : "Je forme les agents à leur prise de poste, mais ce n’est pas forcément suffisant, car certains n’ont aucun diplôme, ce qui les expose à un plan de carrière inexistant : difficile de présenter le concours de policier municipal sans diplôme de niveau V au préalable. Je pousse donc ceux qui sont dans ce cas vers la validation des acquis de l’expérience", complète David Désirée, chef de PM à Maisons-Laffitte (Yvelines).[14]

 

C’est dans cette perspective que Jean-Michel Weiss, secrétaire national de la FA-FPT (Fédération autonome de la Fonction publique territoriale), se prononce pour l’institution d’un concours interne permettant à ces agents de pouvoir évoluer vers des postes de policiers municipaux. Son confrère, Yves Kottelat, secrétaire fédéral de FO (Force ouvrière), maintient sa proposition de création d’un cadre d’emplois d’Adjoints de surveillance de la voie publique [15] ; il justifie sa position en ces termes : « Cette revendication est fondée sur d’une part, la nécessité d’harmoniser les cadres d’emplois des agents auxquels il est confié des missions relatives aux pouvoirs de police du maire, d’autre part de proposer à ces agents une reconnaissance professionnelle par une tenue, une formation et un cadre légal de missions. » Mais cette question divise agents et syndicats :

 

"C’est une mission, nul besoin [de cette création] qui risque d’enfermer les titulaires dans des tâches ingrates, usantes et peu reconnues", avance Jean-Michel Weiss, chargé de la PM au sein de la FA-FPT. Philippe Aoustin, responsable national de la CGT-PM, est loin de partager l’analyse : "Nous souhaitons l’élaboration d’un cadre d’emplois. Si cela n’est pas possible, il faut que ces agents soient rattachés à la filière technique et qu’ils disposent d’une fiche de poste détaillée, ainsi que d’une tenue unifiée. Nous voulons aussi l’arrêt des recrutements". Seule revendication unanime : l’organisation d’un examen professionnel interne pour l’accès à la PM et non un concours. [16]

 

Cette revendication statutaire est, néanmoins, soutenue par Patrick Balkany, député-maire UMP de Levallois-Perret (Hauts-de-Seine). Ce fervent défenseur des polices municipales [17] a récemment évoqué le projet du Syndicat autonome de la fonction publique territoriale (SA-FPT) concernant la filière sécurité :

 

Élaboré par le SAFPT au mois d'avril 2010, ce projet prend en compte l'évolution du statut des gardiens de la paix qui, en raison des changements intervenus dans leur concours de recrutement, se trouvent désormais en catégorie B. Considérant que de nombreux textes de la fonction publique d'État sont transposables vers la fonction publique territoriale, le SAFPT juge légitime que les agents de la police municipale bénéficient également d'un reclassement. Ainsi, alors que la filière sécurité est actuellement composée de quatre cadres d'emplois, le SAFPT propose de refondre ces derniers en deux cadres d'emplois, soit un en catégorie B et un en catégorie A, la catégorie C restant libre pour accueillir les ASVP. […] Ces évolutions se traduiraient par ailleurs par des modifications du régime indemnitaire qui permettraient de combler en partie l'écart de rémunérations existant entre les policiers municipaux et les policiers nationaux. [18]

 

Le ministère du Budget a opposé une fin de non-recevoir à ce projet de refonte de la filière sécurité, arguant les avancées du « protocole signé en 2006 [19] par le ministre délégué aux collectivités territoriales [Brice Hortefeux] et trois organisations syndicales représentatives [FA-FPT, FO et UNAPM-CFE-CGC], suivi de la publication de décrets statutaires le 17 novembre 2006 ». Mieux, il soutient que « L'effort en faveur des policiers municipaux, ces dernières années, est donc sensible et la professionnalisation de la filière a considérablement progressé », assurant que « Les cadres d'emplois rénovés offrent des possibilités de carrières ouvertes et adaptées aux besoins des collectivités. » Enfin, conclue le gouvernement, « Il importe de préserver l'identité de ces agents, qui, comme vient de le rappeler le Conseil constitutionnel, demeurent des agents communaux. »



[1] Sandrine Ordan, « Police municipale : deux recrues féminines plaines de caractère » in Corse-Matin, mardi 13 septembre 2011.

http://www.corsematin.com/article/corte/police-municipale-deux-recrues-feminines-pleines-de-caractere

 

[2] Rapport du préfet Jean Ambroggiani, 2009.

RAPPORT PM AMBROGGIANNI.pdf

 

[3] Question n°102371 de M. Alain Bocquet (Gauche démocrate et républicaine – Nord)

http://questions.assemblee-nationale.fr/q13/13-102371QE.htm

 

[4] C.S., « Surveillant pour le maire, policier pour l'opposition » in La Dépêche du Midi, 8 mars 2006.

http://www.ladepeche.fr/article/2006/03/08/47489-Surveillant-pour-le-maire-policier-pour-l-opposition.html

 

[5] Agnès Mercier, « Un agent de surveillance sur le terrain dès demain » in La Voix du Nord, 30 avril 2009.

http://www.lavoixdunord.fr/Locales/Bethune/actualite/Autour_de_Bethune/Collines_d_Artois/2009/04/30/article_un-agent-de-surveillance-sur-le-terrain.shtml

 

[6] « Pourquoi n’y a-t-il pas de police municipale à Vire ? » in Ouest-France, 5 octobre 2009.

http://www.ouest-france.fr/ofdernmin_-Pourquoi-n%E2%80%99y-a-t-il-pas-de-police-municipale-a-Vire-_-1095579_actu.Htm

 

[7] Circulaire du ministère de l’Intérieur NOR INT D05 00024 C du 15 février 2005.

circulaire ASVP et assistants temporaires de PM.pdf

 

[8] Le CNFPT propose, néanmoins, des formations à destination de ces personnels.

Exemple : formations proposées par l’Interrégion Grand Ouest en 2010 pour la filière Police.

ASVP formation.pdf

 

[9] USPPM, « La Police Municipale et les ASVP » in Le Post.fr, 2 août 2011.

http://www.lepost.fr/article/2011/08/02/2561019_la-police-municipale-et-les-asvp.html

 

SNPM-CFTC, « Quand les médias assimilent les ASVP aux Policiers Municipaux », 12 mai 2011.

http://www.snpm-cftc.com:80/article-quand-les-medias-assimilent-les-asvp-aux-policiers-municipaux-73655381.html

 

SIPM-FPIP, « ASVP employé n’importe comment : 1 blessé à Deauville », 29 avril 2011.

http://sipm.fpip.over-blog.org/article-asvp-employe-n-importe-comment-1-blesse-a-deauville-72793421.html

 

FPIP, « ASVP : "policiers" à pas chers… », 11 novembre 2008.

http://www.fpip-police.com/Pages/20060920%20MARRE/20081111%20auto%20plus%20asvp1.pdf

 

[10] Question n°102371 de M. Alain Bocquet (Gauche démocrate et républicaine – Nord)

http://questions.assemblee-nationale.fr/q13/13-102371QE.htm

 

[11] « Les ASVP : l’avenir des polices municipales ? » in La Lettre d’information des professionnels de la sûreté, police n°146, 14 novembre 2010.

http://www.metier-securite.fr/PAR_TPL_IDENTIFIANT/53707/TPL_CODE/TPL_ACTURES_FICHE/120-actualite.htm

 

[12] Philippe Madelin, « De drôles de jaunes : les ASVP briseurs de grève ? » in Dans le secret des faits, 27 décembre 2009.

http://phmadelin.wordpress.com/2009/12/27/de-drole-de-jaunes-les-asvp-briseurs-de-greve/

 

[13] S. Marseille, « Agents de surveillance de la voie publique en quête de statut » in La Gazette des communes, 21 septembre 2010.

http://www.lagazettedescommunes.com/44854/agents-de-surveillance-de-la-voie-publique-en-quete-de-statut/

 

[14] S. Marseille, « Agents de surveillance de la voie publique en quête de statut » in La Gazette des communes, 21 septembre 2010.

 

[15]  Cette idée de création d'un cadre d'emplois spécifique des agents de surveillance au sein de la filière sécurité dans la fonction publique territoriale a déjà été soulevée en 2003 par Brigitte Le Brethon, alors députée UMP du Calvados, et réitérée cinq ans plus tard par Xavier Breton, député UMP de l’Ain.

 

Question n°20131 de Mme Brigitte Le Brethon (Union pour un Mouvement Populaire – Calvados)

http://questions.assemblee-nationale.fr/q12/12-20131QE.htm

 

Question n°26844 de M. Xavier Breton (Union pour un Mouvement Populaire – Ain).

http://questions.assemblee-nationale.fr/q13/13-26844QE.htm

 

[16] S. Marseille, « Agents de surveillance de la voie publique en quête de statut » in La Gazette des communes, 21 septembre 2010.

 

[17] Laurent Opsomer, « Brève histoire de la police » in Double Neuf, 17 juin 2011.

http://doubleneuf.nordblogs.com/archive/2011/06/17/breve-histoire-de-la-police.html

 

[18] Question n°103121 de M. Patrick Balkany (Union pour un Mouvement Populaire, Hauts-de-Seine)

http://questions.assemblee-nationale.fr/q13/13-103121QE.htm

 

[19] Question n°7775 de M. Jean-Christophe Lagarde (Nouveau Centre – Seine-Saint-Denis)

http://questions.assemblee-nationale.fr/q13/13-7775QE.htm

 

UN VRAI COLLARD CET APOLLINAIRE !

« Je viens de la gauche, mais ils m'ont fait tellement cocu », a lancé le truculent avocat marseillais Gilbert Collard, président du comité de soutien à Marine Le Pen, lors des journées d'été du Front National à Nice, renvoyant PS et UMP dos à dos. Comment répondre à cette saillie si ce n’est par ces mots de Guillaume Apollinaire : « Il vaut mieux être cocu qu’aveugle. Au moins, on voit les confrères » (citation extraite des Poèmes à Lou).