20/04/2017

POURQUOI MACRON

Cet article a été publié partiellement dans les colonnes du magazine Marianne (n°1036 du 3 au 9 février 2017) sous le titre (non choisi) "Macron, roi du poker" .

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Marianne attaque Macron de front, tant sur la forme que sur le fond (n°1033 du 13 au 19 janvier 2017 en illustration). Qu’Emmanuel Macron soit un libéral, c’est entendu. Cependant, dans le contexte français actuel, marqué par la tripartition de l’espace politique, il est le seul aujourd’hui à pouvoir faire barrage au duo infernal Fillon/Le Pen. En effet, aucun des bretteurs de la primaire du PS n’est en mesure de figurer au second tour des présidentielles ; tous sont devancés par Jean-Luc Mélenchon ! Même dans l’hypothèse – hautement improbable – d’un candidat socialiste en finale, ce dernier est systématiquement battu en raison de la porosité entre les électorats de droite et d’extrême-droite.

Face à ce « jeu de dupes », je me refuse de jouer Marine Le Pen contre François Fillon, comme le suggère Gabriel Amalfi d’Aix-en-Provence dans le courrier des lecteurs (Marianne n°1028 du 9 au 15 décembre 2016, page 48). Pour conjurer cette catastrophe politique, je vais tenter un coup de poker dès le premier tour en votant en faveur d’Emmanuel Macron, seul capable d’attirer sur son nom les électeurs centristes et les indécis. Emmanuel Macron n’est pas le sauveur de la gauche mais la solution pour contrer les ambitions présidentielles du candidat des riches, François Fillon, que seule une candidature socialiste peut sauver de la déroute… en plombant celle de Macron.

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26/12/2016

2017 : L’HORREUR PRÉSIDENTIELLE

La configuration tripartite du paysage politique français rend impossible la victoire d’un candidat de gauche aux prochaines élections présidentielles, le report de voix lui étant défavorable au second tour. Pourtant, l’électeur de gauche sera la clé de celles-ci. En effet, il devra vraisemblablement départager Marine Le Pen et François Fillon le 7 mai 2017, donc choisir entre un programme xénophobe au relent national-socialiste et un programme ultra-libéral aux accents néoconservateurs… ou s’abstenir.

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04/11/2015

PAUVRETÉ = RADICALITÉ ?

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http://www.dailymotion.com/video/x3b6slk

« Un million de personnes sous le seuil de pauvreté en Nord-Pas-de-Calais-Picardie », tel est le rude constat de l’INSEE.¹ Non seulement la nouvelle région compte 18 % de pauvres, soit 4 points de plus que la moyenne nationale, mais ses habitants ont le niveau de vie le plus faible en France métropolitaine ! Comme le soulignait Martine Aubry l’an dernier, « on ne fait pas de deux régions pauvres une région riche ». Mais la fusion de nos deux régions pauvres fera-t-elle le bonheur de Marine Le Pen demain ? Cette désespérance sociale alimente-t-elle le vote FN ? Assurément ! Les pauvres sont-ils les électeurs frontistes ? Sûrement pas ! La pauvreté, très marquée dans les grands pôles urbains, touche particulièrement les cœurs de ces grands pôles ; elle frappe plus de trois individus sur dix à Maubeuge, Creil et Boulogne-sur-Mer. En revanche, les espaces périurbains accueillent une population relativement plus aisée ; en périphérie, une personne sur dix est pauvre. Or, c’est dans cette « France périphérique », croquée par le géographe Christophe Guilluy en 2014, que le Front national enregistre ses meilleurs scores, là où il n’y a pas de populations immigrées récentes.² Ce sont aussi dans ces territoires que la remise en cause des politiques sociales devient majoritaire alors qu’au sein de notre nouvelle région, près de la moitié du revenu disponible des plus démunis provient des prestations sociales.³

 

¹ Mathieu Lecomte, « Un million de personnes sous le seuil de pauvreté en Nord-Pas-de-Calais-Picardie » in Insee Flash Nord-Pas-de-Calais n°19 de novembre 2015.

http://www.insee.fr/fr/themes/document.asp?reg_id=19&...

 

² Sandra Moatti, « Le Front national et la géographie du malaise français » in L’Economie politique n°68 d’avril 2015, pages 5 et 6.

 

³ Régis Bigot, Emilie Daudey et Sandra Hoibian, « En 2014, le soutien à l’Etat-Providence vacille » in Crédoc, Note de synthèse n°11 de septembre 2014.

http://www.credoc.fr/pdf/Sou/Note_de_synthese_N11_Pauvete...