http://www.dailymotion.com/video/x3b6slk

« Un million de personnes sous le seuil de pauvreté en Nord-Pas-de-Calais-Picardie », tel est le rude constat de l’INSEE.¹ Non seulement la nouvelle région compte 18 % de pauvres, soit 4 points de plus que la moyenne nationale, mais ses habitants ont le niveau de vie le plus faible en France métropolitaine ! Comme le soulignait Martine Aubry l’an dernier, « on ne fait pas de deux régions pauvres une région riche ». Mais la fusion de nos deux régions pauvres fera-t-elle le bonheur de Marine Le Pen demain ? Cette désespérance sociale alimente-t-elle le vote FN ? Assurément ! Les pauvres sont-ils les électeurs frontistes ? Sûrement pas ! La pauvreté, très marquée dans les grands pôles urbains, touche particulièrement les cœurs de ces grands pôles ; elle frappe plus de trois individus sur dix à Maubeuge, Creil et Boulogne-sur-Mer. En revanche, les espaces périurbains accueillent une population relativement plus aisée ; en périphérie, une personne sur dix est pauvre. Or, c’est dans cette « France périphérique », croquée par le géographe Christophe Guilluy en 2014, que le Front national enregistre ses meilleurs scores, là où il n’y a pas de populations immigrées récentes.² Ce sont aussi dans ces territoires que la remise en cause des politiques sociales devient majoritaire alors qu’au sein de notre nouvelle région, près de la moitié du revenu disponible des plus démunis provient des prestations sociales.³

 

¹ Mathieu Lecomte, « Un million de personnes sous le seuil de pauvreté en Nord-Pas-de-Calais-Picardie » in Insee Flash Nord-Pas-de-Calais n°19 de novembre 2015.

http://www.insee.fr/fr/themes/document.asp?reg_id=19&...

 

² Sandra Moatti, « Le Front national et la géographie du malaise français » in L’Economie politique n°68 d’avril 2015, pages 5 et 6.

 

³ Régis Bigot, Emilie Daudey et Sandra Hoibian, « En 2014, le soutien à l’Etat-Providence vacille » in Crédoc, Note de synthèse n°11 de septembre 2014.

http://www.credoc.fr/pdf/Sou/Note_de_synthese_N11_Pauvete...

 

Le 1^er janvier prochain, la sécurité incendie dans le tunnel sous la Manche ne sera plus assurée par les sapeurs-pompiers du Pas-de-Calais mais par des agents de l’entreprise Onet sécurité. Un nouvel exemple de l’insidieuse privatisation de la sécurité dans notre pays… conformément aux vœux de coproduction de sécurité ardemment défendue par Nicolas Sarkozy. [1] Bien évidemment, Fabienne Lissak, porte-parole de la société Eurotunnel, assure qu’« En aucun cas, on ne cherche à faire des économies sur la sécurité du tunnel. » [2] Promis, juré, craché ? Au-delà de cette interrogation, une autre question surgit : cette privatisation est-elle licite ? Comme le note La Voix du Nord, l’un des métiers d’Onet est la propreté. Or, la loi est précise sur ce point : une entreprise prestataire ne peut exercer une autre activité que la sécurité et la surveillance (cf. l’article L612-2 du Code de la sécurité intérieure). Sont ainsi exclus : le nettoyage, le travail temporaire... Une proscription que ne peuvent ignorer les « experts en sécurité » d’Onet, encore moins le préfet du Pas-de-Calais.

Capture d’écran du site d’Onet.

 

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