25/09/2011
BEAUVAIS : DE L’AGRESSION AUX QUESTIONS
« Allez-y ! Foncez sur un policier ! Un flic sur un pare-brise, ça ne coûte que 2500 € ! », fulmine Frédéric Foncel, le président du Syndicat national des policiers municipaux (SNPM-CFTC), à l’annonce du délibéré dans l’affaire des policiers de Beauvais renversés [1]. Jean-Louis Del Pistoia, directeur national de la communication de l’USPPM (Union syndicale professionnelle des policiers municipaux), ajoute avec aigreur : « Nous avons appris depuis peu que l'honorabilité d'un policier municipal était estimée à 500 euros, nous savons à présent qu'intenter à son intégrité physique coûte 2500 euros ! » [2]. Ces syndicalistes s’insurgent contre le jugement de la Cour d’appel d’Amiens, qui a récemment condamné « Christopher D., 22 ans, à 2 500 € d’amende, un an de suspension du permis de conduire et l’interdiction de ses droits civiques et familiaux pendant cinq ans [il avait été condamné en première instance à deux ans de prison avec sursis]. Le jeune homme devra en outre verser des dommages et intérêts à chacune des trois victimes. » Le SNPM voulait une peine exemplaire. Il ne l'a pas eue, d’où sa colère.
Rappel des faits : « Ce soir du 11 septembre 2010, un groupe de jeunes joue au ballon dans le quartier Bellevue à Beauvais. Une patrouille de police municipale intervient après une plainte de riverains. Les agents demandent leurs papiers d’identité aux jeunes. Certains refusent. La situation dégénère. Et quand son cousin tient tête à un policier, Christopher s’interpose. Il prendra un coup de matraque sur l’arcade. Blessé, il monte dans la Mercedes de son beau-père, stationnée quelques mètres plus loin et fonce. Il renverse deux des agents, blessant l’un à la tête et l’autre au poignet. Il prendra la fuite avant de se rendre quelques heures plus tard. L’affaire fait alors le tour des médias nationaux. Les syndicats [de police municipale] en profitent pour relancer le débat sur l’armement des policiers municipaux. » [3]
« C’est l’uniforme qui était visé », clame aussitôt la maire de Beauvais, Caroline Cayeux [4], qui dénonce « cette violence gratuite faite aux agents dépositaires de la force publique » [5]. « Les policiers municipaux ont joué aux cow-boys », rétorquent les habitants [6]. Le jeune homme est maintenu en détention jusqu’à son jugement par le tribunal correctionnel de Beauvais le 28 septembre 2010. À l’époque, la presse annonce un choc de titans lors du procès, celui de deux ténors du barreau [7] : Me Hubert Delarue pour la défense [8], tandis que Frédéric Foncel avise les journalistes de la venue du très médiatique Me Gilbert Collard en tant d’avocat de la partie civile [9] : « On a saisi Me Collard pour la défense des victimes, via la protection fonctionnelle. Il nous fallait un ténor du barreau car c'est une affaire grave. » [10] Finalement, ce fut une benjamine, Me Marion Rambier, représentante du cabinet de Me Collard. Le truculent Marseillais, désormais président du comité de soutien de Marine Le Pen, se serait-il dégonflé ? En dépit des apparences, le dossier n’était-il pas aussi solide malgré le battage médiatique ? Vraisemblablement sinon comment expliquer la mansuétude de la Cour d’appel d’Amiens ?
LAXISME JUDICIAIRE ?
Celle-ci a-t-elle fait preuve de laxisme ? Cette interrogation est d’autant plus lancinante que la justice fait rarement preuve d’indulgence en la matière. Ainsi, au mois de septembre 2011, le tribunal correctionnel de Mulhouse a condamné un jeune homme à trois mois de prison pour avoir crevé le pneu d’une voiture de la police municipale d’Altkirch [11]. Au même moment, à Béziers, un Agathois de 21 ans écopait d’un an d’emprisonnement avec maintien en détention pour avoir foncé sur des fonctionnaires de police à qui il devra régler 1 000 € de dommages et intérêts pour leur préjudice moral, plus 1 000 € pour les frais de justice [12]. Il est vrai qu’à la différence de Beauvais, ces prévenus étaient défavorablement connus des services de police. Néanmoins, la clémence de la Cour d’appel d’Amiens n’en demeure pas moins surprenante, voire suspecte, suscitant l’ire des organisations syndicales de police municipale, l’USPPM poussant l’audace à rappeler dans son communiqué la législation en matière de coups et blessures. Nul n’est censé, en effet, ignorer la loi. Me Delarue s’est d’ailleurs emparé de cet adage lors de sa plaidoirie, assénant que « les policiers municipaux ne doivent pas méconnaître le code de procédure pénale » [13] « Le côté singulier de ce dossier, c'est que rien n'indique, ni de près ni de loin, qu'un délit était en train de se préparer », note l’homme de loi, qui conclue que l’interpellation du jeune homme a été effectuée après une demande de contrôle d’identité, donc un abus de pouvoir des agents beauvaisiens.
DU CONTRÔLE AU RECUEIL D’IDENTITÉ
Dans cette affaire, ces derniers interviennent pour des nuisances sonores, conformément aux articles L2212-2 et L2212-5 du Code général des collectivités territoriales (CGCT), puis réclament l'identité des différents protagonistes. C’est là que le bât blesse : est-ce un relevé d’identité comme l’affirme la partie civile ou un contrôle d’identité comme le souligne la défense ? En première instance fut reconnue l’illégalité du contrôle d’identité [14]. En effet, malgré leur homonymie, un gardien de police municipale n’est pas un gardien de la paix. Un agent de police municipale (APM) est agent de police judiciaire adjoint (APJA) selon l’article 21 du Code de procédure pénale (CPP). A ce titre, il ne peut réaliser de contrôles d’identité [15]. Si l’article 78-1 du CPP spécifie que « Toute personne se trouvant sur le territoire national doit accepter de se prêter à un contrôle d'identité […] », l’article 78-2 précise, toutefois, que seuls « Les officiers de police judiciaire et, sur l'ordre et sous la responsabilité de ceux-ci, les agents de police judiciaire et agents de police judiciaire adjoints mentionnés aux articles 20 et 21-1° peuvent inviter à justifier, par tout moyen, de son identité […] ». Les APM, cités à l’article 21-2°, sont donc exclus [16]. Dès lors, ceux-ci ne bénéficient que de l’article 78-6, qui leur permet de « relever l'identité des contrevenants pour dresser les procès-verbaux concernant des contraventions aux arrêtés de police du maire, des contraventions au code de la route que la loi et les règlements les autorisent à verbaliser ou des contraventions qu'ils peuvent constater en vertu d'une disposition législative expresse. » Une infraction préalable est donc impérative à son application. Il ajoute que « Si le contrevenant refuse ou se trouve dans l'impossibilité de justifier de son identité, l'agent de police judiciaire adjoint mentionné au premier alinéa en rend compte immédiatement à tout officier de police judiciaire de la police nationale ou de la gendarmerie nationale territorialement compétent, qui peut alors lui ordonner sans délai de lui présenter sur-le-champ le contrevenant. A défaut de cet ordre, l'agent de police judiciaire adjoint mentionné au premier alinéa ne peut retenir le contrevenant. » Le relevé d’identité est donc clairement fixé par les textes. Cette réalité n’a pas empêché Mathieu Volant, délégué national du SNPM, de déclarer avec amertume : On n'a toujours pas obtenu une définition claire du relevé d'identité [ce qui est faux au vu des articles susvisés]. Comment peut-on travailler demain pour établir un procès verbal pour tapage sans demander l'identité ? [l’article 78-6 démontre l’inanité de cet argument] Notre statut est décidément un statut bâtard ». [17] Cela dit, en appel, la Cour d'Amiens a infirmé l’illégalité du contrôle d’identité prononcée en première instance au motif « que l’intervention des policiers municipaux ne s’analysait pas en un simple contrôle d’identité, pour lequel ils ne sont légalement habilités ; au contraire, constatant que des infractions venaient d’être commises, notamment une violation de domicile, par suite de l’escalade de la clôture [pour récupérer un ballon de football tombé dans le jardin] fermant la propriété des époux P. et des outrages à personne dépositaire de l’autorité publique, lesquels agissements susceptibles de caractériser un délit pénal, venaient d’être commis, lesdits agents de police municipale ont, dans le cadre de la flagrance, tenté d’identifier leurs auteurs, à la faveur d’un recueil d’identité ». En résumé, ce n’est pas un contrôle d’identité, ni un relevé d’identité mais un recueil d’identité, une manière astucieuse de ménager la chèvre et le chou ! En effet, si la procédure du contrôle d’identité est interdite aux agents de police municipale, celle du relevé d’identité ne peut se dérouler qu'en cas de constatation d'une infraction. En dehors de ce cas, seul un recueil d'identité peut être mis en œuvre, qui consiste à demander à la personne de décliner son identité, mais sans pouvoir exiger d’elle la présentation d’un document justifiant de celle-ci, ni, en cas de refus, faire usage de moyens coercitifs, à la différence des deux précédentes procédures [18]. L’action des agents beauvaisiens a, néanmoins, dégénéré suite au refus de jeunes gens de se soumettre à ce « recueil d’identité » et tout a dérapé avec une brusque bousculade et des coups pour aboutir à l’inacceptable, même sous le coup de l’émotion : foncer sur une personne avec une voiture.
PRÉMÉDITATION ?
Coups et blessures volontaires, clamaient les policiers municipaux. Panique et acte non prémédité, rétorquait la défense. Finalement, « Les juges ont retenu le fait que l'action de Christopher, ce 11 septembre 2010, n'était pas préméditée. […] Pour la défense, l'action des policiers municipaux était disproportionnée par rapport à la situation. Christopher, qui était inconnu de la justice, aurait agi par peur. Il aurait perdu son sang-froid. » [19]
Les chroniqueurs judiciaires soulignent que la défense s’est appuyée sur un argument qui a dû peser lourd auprès des juges : pour Me Hubert Delarue, son client « n’a pas foncé délibérément avec cette voiture sur les policiers, il ne voulait pas les blesser ou les tuer […]. Il s’est dirigé certes sur les policiers, mais aussi vers son père qui se trouvait au milieu d’eux. On ne peut imaginer qu’il ait voulu écraser son propre père ! D’ailleurs, ce dernier n’a pas été touché par la voiture uniquement parce qu’il a eu le réflexe de se jeter contre une camionnette ! Cet homme a d’ailleurs évité qu’une femme policière soit également renversée par la voiture, puisqu’il l’a tirée en arrière », explique l’avocat amiénois, qui conclue : « Au départ, c’est une histoire de gamins qui jouaient au ballon. Christopher a reçu un coup de tonfa sur la tête, il était en sang, il a paniqué ». [20] Ainsi n’y a-t-il eu, ce soir là, à aucun moment d’intention homicide.
UNE DOCTRINE D’EMPLOI
Au-delà du fait divers, ce procès a relancé le débat sur les fonctions et les compétences des agents municipaux. Déjà, Hervé Malassis, employé municipal d’Evreux et référent national FO de la police municipale, avait affirmé, lors de sa visite aux fonctionnaires blessés en septembre 2010, que « les policiers municipaux sont désormais confrontés aux mêmes risques que les autres forces de l’ordre. » [21] Un an après, le SNPM tient le même discours :
Une méconnaissance du statut de policier municipal, voilà ce qui ressort finalement de ce procès, selon [le président du SNPM]. Le même jour, Frédéric Foncel était justement reçu au ministère de l’Intérieur pour réclamer « une doctrine d’emploi ». « Il faut que nos missions soient clairement définies aux yeux des maires. On intervient de la même manière que les nationaux sans en avoir les moyens. » [22] Le débat sur l’armement et la reconnaissance du métier est de nouveau relancé. [23]
En la matière, ce sont les missions qui déterminent actuellement l’armement et non l’inverse [24]. D’ailleurs, la police municipale de Beauvais n’est nullement désarmée :
À Beauvais, les 50 agents sont déjà bien dotés « C’est à l’appréciation de chaque collectivité. Le maire en fait la demande et le préfet autorise. On a la chance d’avoir un maire qui nous écoute. » Les policiers ont un équipement personnel constitué d’un gilet par balle, une bombe lacrymogène, un tonfa et pour la brigade de nuit, un flash ball. L’an dernier, à travers la commission d’hygiène et de sécurité, la police municipale de Beauvais a obtenu des films protecteurs sur les vitres de leurs véhicules pour éviter les éclats de verre, ainsi qu’un casque et un bouclier de protection. [25]
Lanceur de balles de défense (LBD) de type Flash-Ball, casque, bouclier… donc du matériel de maintien de l’ordre alors que celui-ci est interdit aux polices municipales comme le rappelle une circulaire ministérielle en date du 20 juillet dernier. Autre lieu, autres mœurs : « Le maire de Franconville, dans le Val-d’Oise, veut pourchasser les dealers et pour cela il souhaite que sa police soit équipée de Flash-Ball. Cette volonté affichée d’empiéter sur le domaine de la police nationale amène à s’interroger sur les missions de la police municipale et sur son armement. » [26]
Si l’utilité sociale des polices municipales est indéniable (là où elles existent, soit dans moins de 10 % des communes), les conditions d’emploi des APM interpellent ! La sécurité n’est pas l’alpha et l’oméga des polices municipales, au contraire ! Comme le démontrent les articles L2212-2 et L2212-5 du Code général des collectivités territoriales (CGCT), c’est l’une des missions des polices municipales et non LA MISSION de ces dernières. Il est donc erroné de se focaliser uniquement sur celle-ci tout en négligeant le large panel des compétences municipales ; « La grande diversité des polices municipales découle des choix réalisés localement par les élus et s’oppose ainsi à une refonte statutaire nationale », dixit l’Inspection générale de l’administration (page 35). Par conséquent, il est urgent de rappeler non seulement les bases de la profession mais aussi et surtout de définir un mode d’emploi [27] tout en respectant le principe de la libre administration des collectivités territoriales garanti par la Constitution.
J’ai souvent lu ou entendu qu’un gardien de police municipale ne doit pas apparaître comme la pâle copie d’un gardien de la paix, que ce n’est pas un policier au rabais ou qu’il faut élever les polices municipales au rang de troisième force de l’ordre en France, agissant localement aux côtés des douanes, de la police et de la gendarmerie nationales. Ce sont d’ailleurs des revendications récurrentes de la part de ces fonctionnaires territoriaux. Après tout, pourquoi pas ? Mais alors quel est l’intérêt pour les policiers municipaux de plagier délibérément la police nationale, de se référer continuellement à cette dernière, de revendiquer obstinément un alignement sur celle-ci, de ne voir que par elle et à travers elle pour, au final, apparaître comme une force supplétive de la police nationale, pis un succédané à son désengagement [28] ? Ces fonctionnaires territoriaux ne devraient-ils pas, au contraire, cultiver leur particularité faite de proximité et de diversité afin de se constituer une identité propre, surtout que leurs effectifs stagnent ces dernières années en raison de la crise financière qui frappe les collectivités ? Ces agents municipaux auraient tort de renier la prévention, fibre originelle de leur métier, pour une répression aveugle et de se couper ainsi de la population, perdant par la même occasion ce qui fait aujourd’hui leur légitimité, voire leur raison d’être, à savoir la proximité tant vantée, pour ne pas dire revendiquée, puisque plus rien ne les différencierait alors des forces étatiques. C’est d’ailleurs la conclusion unanime de ceux qui se sont penchés sur la réalité et l’avenir des polices municipales : le préfet feu Jean Ambroggiani, l’Inspection générale de l’administration (IGA), Virginie Malochet…
[1] Pauline Conradsson, « Policiers renversés : peine allégée pour le conducteur » in Le Parisien, 8 septembre 2011.
[2] USPPM, « Lamentable… » in Le Post.fr, 8 septembre 2011.
http://www.lepost.fr/article/2011/09/08/2585206_lamentabl...
[3] Pauline Conradsson, « Policiers renversés : peine allégée pour le conducteur » in Le Parisien, 8 septembre 2011.
[4] Membre de l’UMP, Caroline Cayeux a été élue présidente déléguée de la Fédération des maires des villes moyennes (20 000 à 100 000 habitants) en juin 2011. Fin 2010, la maire de Beauvais, proche de François Fillon, fut pressentie un temps pour intégrer son gouvernement lors du remaniement imposé par le départ d’Eric Woerth, ministre du Travail et maire de Chantilly, affaibli par l’affaire Bettencourt. Las pour l’édile, la rumeur ne s’est pas concrétisée.
[5] « Police municipale : un statut dérogatoire » in Le Courrier picard, mercredi 15 septembre 2011.
http://www.courrier-picard.fr/courrier/Actualites/Info-re...
[6] « Un jeune renverse deux policiers municipaux » in Le Parisien, 13 septembre 2010.
http://www.leparisien.fr/oise-60/un-jeune-renverse-deux-policiers-municipaux-13-09-2010-1065503.php
[7] Khalid Garaa, « Beauvais : Christopher jugé ce mardi après-midi » in L’Observateur de Beauvais, 28 septembre 2010.
http://www.lobservateurdebeauvais.fr/28092010Beauvais--Christopher-juge-ce-mardi-apres-midi,6097.media?a=3620
[8] Florence Aubenas, « Marqué Outreau » in Libération, 17 février 2006.
http://www.liberation.fr/portrait/010139253-marque-outreau
[9] Khalid Garaa, « Beauvais : Me Collard assurera la défense de deux des policiers blessés. » in L’Observateur de Beauvais, 15 septembre 2010.
[10] « Les syndicats mettent la pression sur les élus pour obtenir des armes » in Le Courrier picard, mercredi 15 septembre 2010.
http://www.courrier-picard.fr/courrier/Actualites/Info-regionale/Didier-Ils-voulaient-juste-tuer-du-flic/Les-syndicats-mettent-la-pression-sur-les-elus-pour-obtenir-des-armes
[11] « Pneu crevé, peine gonflée » in Les Dernières Nouvelles d’Alsace, mardi 6 septembre 2011.
http://sitemap.dna.fr/articles/201109/06/pneu-creve-peine...
[12] Annick Koscielniak, « Béziers. Un an ferme pour avoir foncé sur les fonctionnaires de police » in Le Midi libre, 6 septembre 2011.
[13] Mélanie Carnot et Gabriel Thierry, « BEAUVAIS Agression des policiers : 18 mois ferme requis » in Le Courrier picard, mercredi 29 septembre 2010.
http://www.courrier-picard.fr/courrier/Actualites/Info-re...
[14] Mélanie Carnot, « BEAUVAIS Policier municipal : "un statut bâtard" » in Le Courrier picard, jeudi 30 septembre 2010.
http://www.courrier-picard.fr/courrier/Actualites/Info-re...
[15] Une astuce permet de contourner légalement cet obstacle juridique dans un cas précis, celui d’un contrôle routier. Les articles L.130-4 et R.130-2 du Code de la route permettent, en effet, aux agents de police municipale (APM) de constater par procès verbal l’ensemble des contraventions à l'exception de celles prévues aux articles R.121-1 à R.121-5, R.221-18, R.222-2, R.222-3, R.234-1, R.314-2, R.411-32, R.412-17, R.412-51, R.412-52, R.413-15. Or, en s’appuyant sur l’article R.233-1 du Code de la route, les APM peuvent ni plus ni moins procéder à un contrôle d’identité ; les informations inscrites sur le permis de conduire ne révèlent-elles pas notre identité ? Ainsi, ces fonctionnaires territoriaux ne sont-ils plus entravés par l’impératif d’une infraction préalable*, condition obligatoire au relevé d’identité. C’est une manière de contourner très habilement l’article 78-6 du Code de procédure pénale. Par contre, au vu des articles 78-2-2 à 78-2-4, les APM ne peuvent pas procéder à la visite des véhicules contrôlés.
* Voir la question n°43491 de Jean-Claude Perez, député socialiste de l’Aude, en 2004.
http://questions.assemblee-nationale.fr/q12/12-43491QE.htm
[16] Le Conseil constitutionnel a censuré deux dispositions relatives aux polices municipales dans la Loppsi 2 : les articles 91 et 92. Le premier prévoyait d’accorder le statut d’APJ (agent de police judiciaire) aux directeurs de police municipale, disposition que le Conseil a jugée contraire à l’article 66 de la Constitution, selon lequel la police judiciaire doit être placée sous la direction et le contrôle de l’autorité judiciaire. Le second autorisait les APM à participer à des contrôles d’identité, effectués sous l’autorité d’un OPJ (officier de police judiciaire). Selon les Sages, les policiers municipaux relevant des autorités communales ne peuvent être mis à disposition des OPJ. Par contre, ils ont validé l’article 93, qui stipule que les APM peuvent effectuer des contrôles d’alcoolémie dans le cadre de contrôles routiers à l’initiative d’un OPJ de la police ou gendarmerie nationales.
[17] Mélanie Carnot, « BEAUVAIS Policier municipal : "un statut bâtard" » in Le Courrier picard, jeudi 30 septembre 2010.
[18] Question n°76155 d’Alain Bocquet, député communiste du Nord, du 18 octobre 2005 (12ème législature).
http://questions.assemblee-nationale.fr/q12/12-76155QE.htm
[19] Gautier Lecardonnel, « Beauvais. Une simple amende pour avoir foncé sur les policiers » in Le Courrier Picard, jeudi 8 septembre 2011.
[20] Gautier Lecardonnel et Mélanie Carnot, « BEAUVAIS Violences contre des policiers municipaux : "Il n’a pas voulu les blesser" » in Le Courrier picard, vendredi 9 septembre 2011.
http://www.courrier-picard.fr/courrier/Actualites/Info-re...
[21] F.D., « BEAUVAIS Un délégué syndical FO au chevet des policiers blessés » in Le Courrier picard, vendredi 17 septembre 2010.
http://www.courrier-picard.fr/courrier/Actualites/Info-re...
[22] Laurent Opsomer, « Polices municipales : mythes et réalités » in Double Neuf, 2 juin 2011.
http://doubleneuf.nordblogs.com/archive/2011/06/02/polices-municipales-mythes-et-realites.html
[23] Gautier Lecardonnel et Mélanie Carnot, « BEAUVAIS Violences contre des policiers municipaux : "Il n’a pas voulu les blesser" » in Le Courrier picard, vendredi 9 septembre 2011.
[24] Laurent Opsomer, « Faut-il armer les polices municipales ? » in Double Neuf, 16 juin 2011.
http://doubleneuf.nordblogs.com/archive/2011/06/16/faut-il-armer-les-polices-municipales.html
[25] F.D., « BEAUVAIS Un délégué syndical FO au chevet des policiers blessés » in Le Courrier picard, vendredi 17 septembre 2010.
[26] Georges Moréas, « L’essor de la police municipale » in Police et cetera, 17 juin 2009.
http://moreas.blog.lemonde.fr/2009/06/17/lessor-de-la-police-municipale/
[27] Georges Moréas, « Police municipale : à quand un mode d’emploi ? » in Police et cetera, 30 novembre 2009.
http://moreas.blog.lemonde.fr/2009/11/30/police-municipale-a-quand-un-mode-demploi/
[28] APVF, « Etude sur les polices municipales des petites villes de France : Quelle police municipale pour demain ? », 26 janvier 2011.
http://www.apvf.asso.fr/files/notes-techniques/Resultats-questionnaire-police-municipale.pdf
Selon l’Association des petites villes de France (APVF), « les résultats démontrent une forte corrélation entre la réduction des effectifs de sécurité de l’Etat et le recrutement des policiers municipaux. Il s’agit là d’un nouvel exemple de transfert de charges insidieux de l’Etat vers les communes, alors même que les attentes de la population en matière de sécurité n’ont pas diminué. Dans ces conditions, l’APVF appelle une nouvelle fois l’Etat à ne pas se défausser de ses compétences régaliennes sur les collectivités en matière de sécurité. Elle demande à l’Etat de mieux assurer l’intégralité des missions que la loi lui confie dans ce domaine. La "coproduction" souhaitable et nécessaire en matière de lutte contre la délinquance et l’insécurité ne doit pas aboutir à la confusion des moyens sur le terrain. »
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24/09/2011
L'ENVIE
Marion Galy-Ramounot, « L’abstinence sans culotte » in Le Figaro Madame, 8 septembre 2011.
http://madame.lefigaro.fr/societe/labstinence-sans-culotte-080911-171989
Sophie Fontanel, « Peut-on se cacher longtemps derrière un tout petit livre ? » in La vraie vie de Fonelle, 5 septembre 2011.
Anne-Marie Revol, « Quand on ne fait plus l’amour… ! » in C’est au programme (France 2), 8 septembre 2011.
http://cestauprogramme.france2.fr/index-fr.php?page=article&id_article=5747
Voir la vidéo.
Charlotte Moreau, « Roman : elle raconte la vie sans sexe » in Le Parisien, 31 août 2011.
http://www.leparisien.fr/societe/roman-elle-raconte-la-vie-sans-sexe-31-08-2011-1585802.php
L.D., « Le no-sex, enjeu politique aux Etats-Unis » in Le Parisien, 31 août 2011.
http://www.leparisien.fr/societe/le-no-sex-enjeu-politique-aux-etats-unis-31-08-2011-1585800.php
Emily Barnett, « "L’envie" : l’abstinence sexuelle comme acte de résistance » in Les Inrocks, 28 août 2011.
21:04 Publié dans Loisirs et Culture | Lien permanent | Tags : sophie fontanel, ghislaine paris, journaliste, sexologue, sexe, sexualité, abstinence, homme, femme, couple, vie
22/09/2011
COMPILATION D'ARTICLES
DSK : « Un piège ? C’est possible. Un complot ? Nous verrons… »
http://www.liberation.fr/politiques/01012360616-dsk
Les seules victimes de DSK…
Pierre Péan : "L’oligarchie politico-financière ne pense qu’à se servir"
Sarkozy, au carrefour des affaires politico-financières
Chirac, Sarkozy et DSK… Tous des zombies ?
http://www.courrierinternational.com/article/2011/09/07/chirac-sarkozy-et-dsk-tous-des-zombies
« Son ennemi de toujours, Jacques Chirac, n'est plus qu'un fantôme. Son plus sérieux rival, Dominique Strauss-Kahn, a été relégué aux oubliettes de la présidentielle. Et pourtant, Nicolas Sarkozy ne grimpe pas dans les sondages. Lui aurait-on jeté un mauvais sort ? »
« Marine Le Pen en embuscade »
http://www.liberation.fr/politiques/01012358996-marine-le-pen-reste-en-embuscade
Trente tombes musulmanes profanées à Carcassonne
« Une trentaine de tombes de musulmans morts pendant la Première guerre mondiale, situées dans le carré militaire de cimetière Saint-Michel à Carcassonne ont été recouvertes d'inscriptions racistes et nazies ». Permettez que j’exprime ici mon plus profond dégoût et mépris devant cet acte infâme dont l’ignominie n’a d’égale que la lâcheté.
Immigration : Arno Klarsfeld défend la politique du chiffre de Guéant
Les questions de sécurité et d’immigration en France
http://www.iris-france.org/informez-vous/tribune.php?numero=229
L’immigration : fantasme politique, réalité économique
Productivité : les Etats-Unis et la France sont en tête et creusent l’écart
Les perspectives de l’économie mondiale, par le FMI
Une crise démocratique
Pourquoi les BRICS s’intéressent-ils aux dettes européennes ?
http://www.affaires-strategiques.info/spip.php?article5566
Le double coup économique et diplomatique de l’aide des BRICS à l’Europe
Ce qu’il faut savoir sur les emprunts toxiques des collectivités
Recapitalisation, mode d’emploi
http://www.liberation.fr/economie/01012361444-recapitalisation-mode-d-emploi
« La fragilité des banques européennes inquiète les marchés. Les Etats pourraient à avoir à remettre la main à la poche, via une opération de «recapitalisation». Explication. »
Aidons les banques, pas les pauvres !
http://politique.blogs.ouest-france.fr/archive/2011/09/20/aidons-les-banques-pas-les-pauvres.html
Davantage de pauvres en France
Marseille. Expulsion du bidonville en toute intimité
http://www.lamarseillaise.fr/societe-quartiers/expulsion-du-bidonville-en-toute-intimite-24277.html
«La résurgence de la tuberculose est le révélateur d'une précarité très forte»
On n’a toujours plus le droit d’avoir faim
http://www.lamarseillaise.fr/social/on-n-a-toujours-plus-le-droit-d-avoir-faim-24244.html
Les associations menacées de devoir réduire l’aide alimentaire
Les ONG redoutent "une crise alimentaire" pour les plus pauvres de l’UE
Il reste moins d’un million d’agriculteurs en France
Un quart d’agriculteurs en moins en dix ans
Moins d’agriculteurs, c’est aussi moins de biodiversité
La campagne betteravière a déjà commencé et s’annonce exceptionnelle
Tereos part en campagne : quatre mois sans sortir la tête de la betterave
Un acteur mondial des sucres, amidons et alcools
Les éoliennes offshore, ces paradis marins
http://www.courrierinternational.com/article/2011/09/20/les-eoliennes-offshore-ces-paradis-marins
Arc International s’étend aux Emirats pour suivre l’expansion au Moyen-Orient
TGV. Chef-d’œuvre en péril
http://www.lesechos.fr/opinions/edito/0201651731481-chef-d-oeuvre-en-peril-222694.php
Pétrole guyanais : les mauvais côtés de l’or noir français
http://www.slate.fr/story/43957/guyane-france-petrole-environnement
« Sortir du nucléaire, ce n’est pas un dogme, c’est un choix de raison ».
http://www.affaires-strategiques.info/spip.php?article5561
BTP. Des engins rose bonbon, ça économise des millions
Le malheur au travail coûte cher
http://www.liberation.fr/economie/01012359014-le-malheur-au-travail-coute-cher
Arrêter la cigarette peut être bon pour la personnalité
Caroline Fourest : "Si Neuilly donnait un peu d’argent à la Seine St Denis, la France se porterait mieux"
« Il existe en Europe un réel déplacement du centre de gravité politique vers la droite »
http://www.affaires-strategiques.info/spip.php?article5567
Les dépenses publiques en Allemagne : d’où proviennent les écarts avec la France ?
Fillon veut un « âge de retraite » commun avec l’Allemagne
Soit 67 ans…
40% de suicides en plus en Grèce depuis la crise
http://www.slate.fr/lien/43993/grece-suicide-crise
Comment manipuler l’information sur Internet ?
http://www.slate.fr/story/43745/barbouzeries-numeriques
Comment contourner la censure sur Internet ?
Entre précarité et pouvoir: petite histoire des maîtresses
http://www.slate.fr/story/43403/maitresse-change-histoire
Sur la mine pousse la forêt
http://www.courrierinternational.com/article/2011/09/22/sur-la-mine-pousse-la-foret
Aveyron. Le trafic de buis rapportait 100 000 euros par an
http://www.midilibre.fr/2011/09/22/dma-la-trafic-de-buis-rapportait-100-000-euros-par-an,391643.php
Vous prendrez bien quelques électrochocs ?
http://www.slate.fr/story/43789/electrochocs-psychiatrie
La grande foire de la médecine du sport
http://www.courrierinternational.com/article/2011/09/22/la-grande-foire-de-la-medecine-du-sport
BTS. « Des quotas pour les bacs pro »
Insertion plutôt réussie pour les jeunes diplômés du secteur "vert"
Même affaiblis, les profs relèvent la tête
http://www.lamarseillaise.fr/education/meme-affaiblis-les-profs-relevent-la-tete.-24261.html
La rentrée des profs
http://rentree.blog.lemonde.fr/
« Blog de survie à l’usage des enseignants. »
Statut des enseignants et temps de travail
http://www.ifrap.org/Statut-des-enseignants-et-temps-de-travail,12276.html
Un peu de douceur libérale.
Manque d’enseignants : la solution du « travailler plus »
Pour le même salaire ? Comment faire travailler plus les enseignants dont la dotation horaire de leur matière a été singulièrement rabotée ces dernières années à l’occasion des différentes réformes ?
Demain, tous sous les drapeaux ?
http://www.liberation.fr/societe/01012361226-demain-tous-sous-les-drapeaux
Serment d'allégeance aux armes : rétrograde ou civique ?
http://www.iris-france.org/informez-vous/tribune.php?numero=227
Libye : l’aveu de la guerre
http://lecercle.lesechos.fr/economie-societe/international/afrique/221137720/libye-laveu-guerre
Afghanistan : dix ans de conflit
http://www.iris-france.org/docs/kfm_docs/docs/2011-09-afghanistan-10-ans-de-conflit.pdf
Les pires des pires au monde
http://www.slate.fr/story/43851/dictature-pire-bechir-ahmadinejad-castro-biya
Pour échapper aux vampires, rien ne vaut les vieilles recettes
Essonne : quatre doigts humains découverts dans un pot de confiture
Une souris découverte dans une boîte de haricots verts près de Rouen
Une réaction chimique expliquerait l’effondrement des Twins Towers
Que risque-t-on à faire l’amour dans un avion ?
http://www.slate.fr/story/43907/sexe-avion
Des particules mesurées à une vitesse dépassant celle de la lumière
La réapparition rapide des récifs après la plus grande extinction de tous les temps
22:13 Publié dans Actualités | Lien permanent | Tags : presse, médias