27/04/2015

CDI : PRIORITÉ DES PME ?

manuel valls,ps,parti socialiste,entreprise,pme,cdi,emploi,code du travailLes patrons de PME « n'embauchent pas, car ils craignent d'avoir des difficultés à se séparer de leurs collaborateurs s'ils n'en sont pas satisfaits », assure Manuel Valls dans les colonnes de l'hebdomadaire économique Challenges.¹ Bref, il souhaite favoriser l’emploi… en facilitant le licenciement (sic). Le Premier ministre oublie délibérément dans sa doxa libérale qu'aujourd'hui, près d’une PME sur deux rencontre des difficultés de recrutement. Outre la pénurie de candidats pour 44 % d’entre elles, les PME peinent à attirer les talents, les meilleurs candidats ; c’est le principal enseignement de Perspectives 2015, le nouveau baromètre Emploi-Formation de l’AGEFOS PME, réalisé avec Ipsos.² L’annonce de Manuel Valls risque fort d'aggraver cette tendance, freinant ainsi le développement de ces sociétés. Il est vrai que seules 15 % de ces dernières envisagent de recruter en 2015, un faible taux qui s’explique par des perspectives économiques négatives pour un quart des dirigeants de PME-TPE (18 % anticipent une hausse de leur activité en 2015, le reste navigue à vue). L'hôte de Matignon semble négliger une évidence : une entreprise n'embauche que si ses affaires sont florissantes ! Enfin, les intentions du Premier ministre s'apparentent à une double peine pour les salariés concernés, à la fois précarisés et licenciés en cas de mauvaise gestion et/ou d'erreur managériale patronales.³

 

¹ Thierry Fabre, « Code du Travail, emploi : les vrais projets de Valls » in Challenges, 1er avril 2015.

http://www.challenges.fr/economie/20150401.CHA4503/code-d...

 

² Perspectives 2015, baromètre Emploi-Formation des TPE-PME réalisé par l’AGEFOS PME en collaboration avec Ipsos, 26 novembre 2014.

Perspectives 2015 AGEFOS PME avec IPSOS.pdf 

 

³ « Les 10 erreurs managériales les plus fréquentes » in Petite-Entreprise.net

http://www.petite-entreprise.net/P-1928-81-G1-les-10-erre...

26/10/2012

PACTE DE COMPÉTITIVITÉ : UNE OPPORTUNITÉ CIBLÉE

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Alors que la polémique enfle à propos du rapport Gallois et ses propositions en matière de compétitivité, nous nous permettons d’apporter une modeste contribution au débat.

 

Rappelons d’abord que les marges, les coûts de production et les taux de change sont les trois éléments à prendre en compte pour la compétitivité des entreprises.

 

Il est, ensuite, nécessaire de définir ce que recouvrent les coûts de production, à savoir : le coût du capital, le coût salarial, le coût des services, le coût de l’énergie et le coût de l’immobilier (auxquels on peut également ajouter le coût de l’innovation, même s’il relève, selon nous, davantage des éléments susvisés). Par conséquent, le coût salarial n’est qu’un aspect des coûts de production ; c’est une vérité qu’il ne faut surtout pas oublier.*

 

De plus, il ne faut pas perdre de vue la finalité du pacte de compétitivité voulu par le président de la République : favoriser l’appareil productif car l’industrie crée des emplois de services alors que l’inverse n’est pas vrai. Or, une baisse massive des charges sociales bénéficierait paradoxalement et principalement aux banques et au secteur des services, des activités nullement menacées de délocalisation.

 

Dès lors, dans le cadre d’un budget contraint, il est impératif d’opérer des choix pertinents et efficients. Le pacte de compétitivité doit donc concentrer ses efforts sur l’industrie et cibler prioritairement les PMI exportatrices car seules les petites et moyennes industries sont capables aujourd'hui de relancer l’emploi en France.

 

Dans cette perspective, l’attribution de l’aide étatique doit être soumise à une double condition cumulative : l’entreprise bénéficiaire doit relever du secteur secondaire et exporter tout ou partie de sa production. En outre, les PMI doivent être les principales bénéficiaires du soutien de la banque publique d’investissement à venir.

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* Gilles Halais, « Un ouvrier français ne coûte pas plus cher qu’un ouvrier allemand (Insee) » in France Info, mardi 21 février 2012.

http://www.franceinfo.fr/economie/un-ouvrier-francais-ne-coute-pas-plus-cher-qu%E2%80%99un-ouvrier-allemand-insee-535255-2012-02-21

 

Claire Guélaud, « Coût du travail : la France et l’Allemagne à égalité dans l’industrie manufacturière » in Contes publics, 22 février 2012.

http://bercy.blog.lemonde.fr/2012/02/22/cout-du-travail-france-allemagne-a-egalite-dans-lindustrie-manufacturiere/

 

Dominique Demailly, Diane Marlat et Laurence Rioux, « Les déterminants du coût du travail en France » in Insee Première n°1393 de février 2012.

http://www.insee.fr/fr/ffc/ipweb/ip1393/ip1393.pdf