02/11/2011

À BAS LES PROFS !

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Source : Le Canard enchaîné n°4749 du 2 novembre 2011, page 8.

 

Philippe Madelin, « Faut-il isoler l’école de la société ? » in dans le secret des faits, 26 novembre 2009.

http://phmadelin.wordpress.com/2009/11/26/faut-il-isoler-lecole-de-la-societe/

 

Philippe Madelin, « Enseignement : au monde de l’absurde » in Dans le secret des faits, 28 mai 2009.

http://phmadelin.wordpress.com/2009/05/28/enseignement-au-monde-de-labsurde/

 

« Portique ta mère » in Owni, 2 avril 2010.

http://owni.fr/2010/04/02/portique-ta-mere/

 

Clément Guillou, édité par Nicole Dupont, « L'UMP veut la vidéosurveillance dans tous les lycées de France » in La Tribune avec Reuters, 5 mars 2010.

http://www.latribune.fr/depeches/reuters/l-ump-veut-la-videosurveillance-dans-tous-les-lycees-de-france.html

 

Jean-Marc Manach, « Quand Big Brother s’invite à l’école » in Bug Brother, 7 avril 2010.

http://bugbrother.blog.lemonde.fr/2010/04/07/quand-big-brother-sinvite-a-lecole/

 

Marie Piquemal, « Vidéosurveillance dans les lycées : y a-t-il quelqu'un derrière les caméras ? » in Libération, 17 février 2010.

http://www.liberation.fr/societe/0101619948-videosurveillance-dans-les-lycees-y-a-t-il-quelqu-un-derriere-les-cameras

 

Sabine Blanc, « Vidéosurveillance dans les lycées : "les résultats sont décevants" » in Owni, 7 avril 2010.

http://owni.fr/2010/04/07/videosurveillance-dans-les-lycees-les-resultats-sont-decevants/

01/08/2011

CECI N’EST PAS UN ÉCHEC…

Les violences contre les personnes continuent d’augmenter, avec une hausse de 2,32 %, selon l’Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales (L’Indépendant, 21/07). « Comment le gouvernement pourrait-il se résigner à un tel bilan annuel ? », s’interrogeait Nicolas Sarkozy, flamboyant ministre de l’Intérieur, le 14 janvier 2003, à l’occasion du débat du projet de loi pour la sécurité intérieure à l’Assemblée nationale, après une première lecture au Sénat [1]. « La délinquance, hélas, existe, et persistera si on ne lutte pas résolument contre elle. C’est dans une lutte acharnée, déterminée, pied à pied, contre la délinquance que le gouvernement s’est engagé », assénait-il à l’époque, ajoutant que « l’Etat est fort quand il met sa force au service des plus faibles. L’Etat est faible quand il se révèle incapable de défendre ceux qui n’ont que lui pour assurer une existence digne, libre et sereine. » Il concluait avec fermeté : « Nous aurons réussi lorsque règnera en France un "sentiment de sécurité". Voilà notre objectif. » Las, contrairement à l’Elysée, cet objectif n’a pas été atteint… Les lois répressives se sont multipliées mais les promesses, même répétées à l’envi et martelées à souhait, ne se sont jamais concrétisées dans les faits, pis la réalité s’est aggravée [2], police et gendarmerie nationales subissant, de surcroît, une incroyable saignée ; cette drastique déflation s’est accompagnée d’une nette dégradation matérielle et professionnelle, ainsi qu’une précarisation accrue avec le recrutement croissant d’agents contractuels [3]. Pourtant, l’insécurité n’est pas un échec pour l’UMP… plutôt un bon filon [4].

 


[2] Frédéric Ploquin, « Un CRS de Grigny : "Ils veulent se faire un flic" » in Flics et voyous, 2 juin 2011.

http://www.marianne2.fr/fredericploquin/Un-CRS-de-Grigny-Ils-veulent-se-faire-un-flic_a31.html

 

[3] Laurent Opsomer, « Engagez-vous, rengagez-vous… » in Double Neuf, 10 juin 2011.

http://doubleneuf.nordblogs.com/archive/2011/06/10/engagez-vous-rengagez-vous.html

 

[4] « En Sarkozye, la sécurité, c’est une image de marque déposée, un fonds de commerce, une recette éprouvée qu’il suffit d’agiter avant de servir dès que le besoin s’en fait sentir »(Erik Emptaz, Le Canard enchaîné n°4617 du 22 avril 2009, éditorial).

10/06/2011

ENGAGEZ-VOUS, RENGAGEZ-VOUS…

La gendarmerie recrute ! Nul ne peut échapper aux publicités de la maréchaussée qui fleurissent actuellement dans les pages des quotidiens et magazines. Même la Toile succombe à ce matraquage médiatique [1] ! Il est vrai que « Le recrutement constitue toujours un enjeu majeur pour une institution, privée ou publique, auquel elle doit répondre par une stratégie à la hauteur de ses attentes, quantitatives et qualitatives. Ce défi est d’autant plus prégnant pour la gendarmerie au regard de sa dimension de force armée en charge principale de missions de sécurité. L’Institution dispose déjà d’atouts indéniables mais doit être plus offensive afin d’entretenir son attractivité » [2].

 

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Pour susciter les vocations, « un argumentaire [est] clairement structuré autour des notions de mérite, d’engagement, de disponibilité au service, notions étroitement liées au statut militaire. Cette position justifie une politique de ressources humaines traditionnellement favorable à l’ascension sociale et à l’épanouissement du personnel » [2]. Mieux, en sus de « la mise en œuvre annuelle de campagnes multimédias d’envergure, […] tous les acteurs de la chaînes de recrutement, et notamment les militaires des unités territoriales » sont mobilisés ; officiers et sous-officiers de gendarmerie (SOG) sont désormais sollicités simultanément comme agents recruteurs et VRP pour la promotion de la vidéosurveillance, pardon vidéoprotection [3].

 

Las ! Derrière les effets d’annonce, la réalité gendarmique est plus prosaïque, moins empathique. Conséquence de la RGPP (Révision générale des politiques publiques), la gendarmerie nationale recrute dorénavant davantage de contractuels à peine formés au statut précaire (gendarmes adjoints volontaires) que de sous-officiers (respectivement 7 000 et 2 500 pour 2011, auxquels s’ajoutent 2 500 réservistes). Car il faut bien mettre du bleu dans le paysage tout en dégraissant simultanément comme l’exige le gouvernement. Conséquence immédiate : les gendarmes adjoints volontaires (GAV), jeunes gens recrutés en CDD de 5 ans non renouvelable, ont en vérité peu d’espoirs de faire carrière au sein de l’Institution militaire à cause des milliers de suppressions de postes de sous-officiers. Comme le souligne le général Cavallier, « chaque année, les promotions de sous-officiers sont composés d’environ 40 % de candidats issus des gendarmes adjoints » [2]. Mais seuls 2 500 SOG seront recrutés en 2011, soit 1 000 postes pour… 14 500 GAV ; ce chiffre est un maximum puisque peuvent participer au concours interne de sous-officier de gendarmerie (SOG), non seulement les GAV mais aussi les Adjoints de sécurité (ADS) ayant un an de service au sein de la police nationale, les militaires des autres armées avec 4 ans de service ou les réservistes de la gendarmerie nationale. Pis, le nombre de postes de SOG diminue comme peau de chagrin. Jean Faure, sénateur UMP de l’Isère, note ainsi la poursuite de la diminution des effectifs en 2011 : « 957 ETPT (emplois équivalents temps plein travaillés) devraient être supprimés dans la gendarmerie nationale en 2011 en application de la règle de non remplacement d'un fonctionnaire sur deux partant à la retraite, prévue dans le cadre de la révision générale des politiques publiques (RGPP) » [4]. Le parlementaire précise dans son avis que « La gendarmerie avait déjà connu une suppression de 965 emplois en 2008, de 1 246 en 2009 et de 1 303 ETPT en 2010 », soit quasiment la disparition de 4 500 postes ! [5] Les SOG sont les principales victimes de cette saignée, d’où leur colère [6]. Par conséquent, les perspectives professionnelles ne sont guère optimistes pour les GAV.

 

En dépit de cette évidence, les agents recruteurs sont, pourtant, fermement invités à présenter le recrutement des GAV « dans une logique gagnant-gagnant ». Dans ce but, la « perspective d’accès au métier de gendarme doit être mise en avant » et ils « doivent être plus offensifs dans la proposition faite aux jeunes gens de servir comme gendarme adjoint, en tenant un discours clair s’appuyant notamment sur l’atout de l’insertion professionnelle à l’issue du temps de GAV », avec cette injonction hiérarchique : « les gradés d’encadrement doivent prendre conscience de l’importance de leur rôle de formateur, voire de guide, inhérent à leur dimension de chef militaire, en se positionnant et en se comportant davantage comme tels »[2].

 

Finalement, comme les ADS de la police nationale, ces smicards corvéables à merci sont fortement incités en fin de contrat à s’orienter vers la sécurité privée (vigiles) ou à tenter le concours d’agent de police municipale car, à la différence des SOG, les GAV ne peuvent prétendre au détachement. Quid alors de l’ascenseur social ? Un leurre ?

 

 

[1] Charles Adeline, « Les réseaux sociaux un nouveau terrain de chasse » in Revue de la Gendarmerie Nationale n°238 du 1er trimestre 2011.

 

Sirpa Gendarmerie, La gendarmerie recrute aussi sur Facebook, 9 mai 2011.

http://www.defense.gouv.fr/gendarmerie/a-la-une/la-gendarmerie-recrute-aussi-sur-facebook

http://www.facebook.com/gendarmerienationale

 

[2] Général Bertrand Cavallier, « Recruter : une priorité stratégique et un défi permanent pour la gendarmerie » in Revue de la Gendarmerie Nationale n°238 du 1er trimestre 2011.

 

[3] La « vidéoprotection » remplace la « vidéosurveillance » (première ligne de l'article 17 de la Loppsi 2). Or, l’éditorial de La Lettre d’information des professionnels de la sécurité, police du 26 juillet 2008, réalisé par Sebastian Roché, directeur de recherche au CNRS et enseignant, précisait, pourtant, que «Parler de vidéoprotection constitue une erreur : cela revient à confondre les objectifs (protéger) et les moyens (capture d'images à distance et transmission à un PC ou exploitation a posteriori). Le titre cherche à légitimer une technologie en la rebaptisant : protection est connoté positivement et surveillance... négativement. Or, la technique permet bien de surveiller. Permet-elle de protéger ?». Il précise, en outre, que « s’il n'y a pas d'études sur l'efficacité de la vidéo en France, c'est parce que les pouvoirs publics dont l'Inhes (Institut national des hautes études de sécurité) n'ont pas souhaité en financer ». En résumé, circulez ! Il n’y a rien à voir !

http://www.metier-securite.fr/TPL_CODE/TPL_NWL_ART_FICHE/PAR_TPL_IDENTIFIANT/19171/121-lettre-surete-police.htm

 

[4] Jean Faure, sénateur UMP de l’Isère (Rhône-Alpes), Avis n°112 présenté le 18 novembre 2010 au nom de la commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées sur le projet de loi de finances pour 2011, Tome IX, Sécurité Gendarmerie nationale, Sénat.

http://www.senat.fr/rap/a10-112-9/a10-112-97.html

 

[5] Ces suppressions sont bien supérieures aux prévisions initiales. En 2009, Aymeri de Montesquiou, sénateur RDSE du Gers (Midi-Pyrénées), observait que « Comme le programme "Police nationale", le programme "Gendarmerie nationale" connaît une baisse de ses effectifs en 2010, avec la disparition de 1.354 ETPT. […] L’effort de réduction des effectifs concerne essentiellement les sous-officiers, dont les effectifs passent de 76.368 ETPT en 2009 à 74.505 ETPT en 2010 (- 1.863 ETPT). […] Cette baisse s’inscrit dans une programmation triennale portant sur la période 2009-2011 et prévoyant, à son terme, la suppression de 3.000 ETPT de gendarmes. » (Source : Rapport général n°101 fait au nom de la commission des finances  sur le projet de loi de finances pour 2010, adopté par l’Assemblée nationale, par Philippe Marini, Sénateur UMP de l’Oise, Rapporteur général, Tome III, Moyens des politiques publiques et dispositions spéciales (Seconde partie de la loi de finances), Annexe n° 28, Sécurité, Rapporteur spécial : Aymeri de Montesquiou, sénateur RDSE du Gers, Sénat, 19 novembre 2009).

 

[6] Forum Gendarmes en colère

http://gendarmes-en-colere.forum2discussion.net/t17197-les-effectifs-gendarmerie-pour-2010-plf2010