30/04/2012
ÉLECTIONS PRÉSIDENTIELLES 2012 : BALLE AU CENTRE
La presse s’enflamme à propos du Front national : « Les électeurs de Le Pen en arbitres » titre Ouest-France, « Le FN mène la danse du bal aux prétendants » surenchérit Le Midi Libre, « Un duel arbitré par le FN » assène Le Journal du Centre, « Les très convoités électeurs du FN » résume La Croix. « Nicolas Sarkozy et François Hollande veulent convaincre les électeurs du FN » lit-on également sur Clicanoo. [1] Ainsi, selon François Hollande, « le vote FN est avant tout une colère sociale » [2], tandis que le vote pour l’extrême droite n’est « pas répréhensible » pour Nicolas Sarkozy, jugeant Marine Le Pen « compatible avec la République ». [3] Le candidat de l’UMP déclare en outre que « Le vote Front national n’est pas d’extrême droite » [4], alors qu’il considérait récemment « que ce vote est une impasse » [5] et que son Premier ministre, François Fillon, estime que « Les valeurs du FN et de l’UMP sont incompatibles ». [6] Comment ne pas s’étonner d’une telle cacophonie ? En effet, tout ce que l’on peut dire en réalité à propos de l’extrême droite, c’est qu’elle a perdu ! D’ailleurs, ce ne sont pas les électeurs frontistes qui détiennent la clé de cette élection présidentielle mais encore et toujours ceux du Centre, donc du MoDem, même si François Bayrou n’a pas réédité son score de 2007. En cas de doute, faites le calcul des voix : UMP + FN, respectivement 27,18 % et 17,90, soit un total de 45,08 %. Pour obtenir plus de 50 %, les voix centristes (9,13 %) sont donc indispensables à l'actuel locataire de l'Elysée pour être reconduit dans ses fonctions. [7]
http://politique.blogs.ouest-france.fr/album/chaunu-president/3223867899.2.html
[1] « Nicolas Sarkozy et François Hollande veulent convaincre les électeurs du FN » in Clicanoo.re avec AFP, mercredi 24 avril 2012.
[2] Laure Bretton, « Hollande : "le vote FN est avant tout une colère sociale" » in Libération, 23 avril 2012.
http://www.liberation.fr/politiques/2012/04/23/le-vote-fn-est-avant-tout-une-colere-sociale_813894
[3] Laure Equy, « Sarkozy juge Le Pen "compatible avec la République" » in Libération, 24 avril 2012
http://www.liberation.fr/politiques/2012/04/24/a-longjume...
V.V., « Sarkozy : le vote pour le FN n’est pas "répréhensible" » in le JDD avec AFP, mardi 24 avril 2012.
[4] « 2012 - Le vote Front national n’est pas d’extrême droite - Sarkozy » in Les Echos avec Reuters, 26 avril 2012.
http://www.lesechos.fr/economie-politique/politique/actu/...
[5] Hervé Favre, « Nicolas Sarkozy : Aux Français tentés par les extrêmes, je dis que ce vote est une impasse » in La Voix du Nord, mercredi 18 avril 2012.
[6] « 2012 – Les valeurs du FN et de l’UMP sont incompatibles, dit Fillon » in Les Echos avec Reuters, 26 avril 2012.
http://www.lesechos.fr/economie-politique/politique/actu/...
[7] « Les électeurs de Bayrou préfèrent Hollande’ selon un sondage Harris Interactive » in Le Monde avec Reuters, 27 avril 2012.
http://www.lemonde.fr/election-presidentielle-2012/articl...
22:47 Publié dans Perso, Politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : élections présidentielles, 2012, second tour, fn, front national, extrême droite, ump, union pour un mouvement populaire, nicolas sarkozy, centre, françois hollande, ps, parti socialiste, modem, mouvement démocrate, françois bayrou, presse, arbitre
08/04/2012
L'APPEL DU PIED DE SARKOZY AUX ÉLECTEURS DU FN ET DU MODEM
En meeting vendredi à Caen (Calvados), Nicolas Sarkozy a lancé un appel aux électeurs du Front national, dont il dit comprendre « la souffrance », ajoutant que« chaque vote FN profitera à la gauche » (sic) [1], et à ceux du MoDem, leur demandant ce qu'ils ont « en commun avec Jean-Luc Mélenchon,avec ceux qui prônent la haine, le déficit, qui nient toutes les réalités de la vie ? » (re-sic). [2] Nicolas Sarkozy et François Bayrou se sont pourtant soigneusement évités à Caen. [3] Mais le fait que Nicolas Sarkozy ait appelé pour la première fois les électeurs de l’extrême droite et du centre au vote utile montre l’angoisse qui étreint la droite à l’approche du premier tour de la présidentielle. Cependant, outre le fait que ni Marine Le Pen, ni Français Bayrou ne sont propriétaires de leurs électeurs, une question s’impose en écho : qu’est-ce qu’un électeur centriste peut avoir en commun avec un électeur frontiste ? La réponse est simple : le rejet du président sortant, donc du candidat de l’UMP (Union pour un Mouvement Populaire), dont l’impopularité atteint des sommets en raison d’un bilan calamiteux (déficit abyssal, chômage exponentiel, népotisme avéré, inefficacité démontrée, stigmatisations multipliées, etc.).
[1] « Chaque vote FN profitera à la gauche » ? Cette mise en garde du président sortant, réitérée le lendemain à Saint-Raphaël dans le Var, est non seulement absurde mais à double tranchant. Suivant la logique du candidat UMP, il faudrait alors considérer que chaque voix au Front de gauche bénéficierait à la droite ! On admire la cohérence du raisonnement… même si le parti présidentiel flatte hypocritement Jean-Luc Mélenchon ces derniers temps, comme le soulignait Le Journal du Dimanche la semaine dernière*, avec l’espoir de pousser les électeurs centristes à se rapprocher du candidat de l’UMP. Par contre, il est certain que l’abstention favorise la droite puisque celle-ci concerne davantage un électorat jeune et populaire, ce qui pénalise invariablement la gauche, d’où la campagne de porte-à-porte lancée par le PS.
*Anne-Charlotte Dusseaulx, « Quand l’UMP flatte Mélenchon » in Le JDD, 2 avril 2012.
[2] « Sarkozy lance un appel aux électeurs de Le Pen et Bayrou » in Ouest-France, samedi 7 avril 2012.
« Sarkozy met en garde contre le FN et raille les leçons de morale du PS » in Le Point avec AFP, 7 avril 2012.
[3] Frédéric Gerschel, « Chassé-croisé entre Sarkozy et Bayrou » in Le Parisien, 7 avril 2012.
11:54 Publié dans Perso, Politique | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : nicolas sarkozy, ump, union pour un mouvement populaire, marine le pen, fn, front national, françois bayrou, modem, mouvement démocrate, jean-luc mélenchon, front de gauche, élections présidentielles, 2012, meeting, discours, caen, calvados, saint-raphaël, var, droite, gauche, centre