26/07/2018
LA FOUDRE TOMBE SUR L’OLYMPE
« Le Monde » identifie, sur une vidéo, un collaborateur de Macron frappant un manifestant, le 1er mai, à Paris
https://www.lemonde.fr/politique/article/2018/07/18/le-mo...
Nouvelle vidéo : Benalla a fait interpeller sa victime
https://www.mediapart.fr/journal/france/200718/nouvelle-v...
Benalla place de la Contrescarpe : une nouvelle vidéo accablante
https://www.mediapart.fr/journal/france/210718/benalla-pl...
Affaire Benalla : une nouvelle vidéo montre la scène de violence sous un autre angle
https://www.lemonde.fr/societe/article/2018/07/20/affaire...
Benalla, l’homme qui se croyait sorti de la cuisse de Jupiter
http://moreas.blog.lemonde.fr/2018/07/22/benalla-lhomme-q...
Georges Moréas : Ce qui fait mal aux tripes, entre autres, dans cette affaire, c’est que si Benalla avait été un vrai policier, tout le monde aurait trouvé « normal » qu’il tape sur des manifestants non violents. D’ailleurs, personne ne relève le fait que le jeune homme, une fois à terre, ait été rudement molesté par les CRS, comme on peut le voir sur une vidéo diffusée par Mediapart. Tout ça en agissant sous les ordres d’un pékin qu’ils ne connaissaient probablement pas, mais qui a su se glisser dans la peau du chef.
Benalla et l’arc d’extrême droite
https://blog.mondediplo.net/benalla-et-l-arc-d-extreme-dr...
Frédéric Lordon : Au reste, il appartiendrait à une minutieuse enquête de sociologie des médias d’éclairer ce mystère de l’émoi qui a saisi les rédactions au spectacle d’une scène de violence que, dans leur propre norme désormais déformée, les manifestants ne seraient pas loin de trouver « ordinaire ». C’est que depuis deux ans, en fait depuis la manifestation COP 21 du 29 octobre 2015, date d’inauguration de l’état d’urgence à usage des opposants politiques, la violence policière déployée contre les manifestants n’a cessé de passer des seuils. La police matraque, la police éborgne, la police grenade, mutile et tue. À qui veut se donner la peine de simplement regarder, les réseaux sociaux offrent depuis deux ans des tombereaux de vidéos de brutalités policières proprement ahurissantes, dont le centième suffirait à horrifier la population… si seulement on les lui donnait à voir. Mais à cette exposition, qui entre normalement dans le minimum minimorum des devoirs de la presse, la population n’a jamais eu droit. Sauf aujourd’hui. […]
De tout cela, les médias n’ont jamais sérieusement parlé. Et le pire est que, même avec un Benalla sous le nez, ils n’en parleront pas. Comme ils ne feront aucun des liens pourtant évidents que cette pitoyable affaire suggère de faire. À commencer par celui de la scène et de son contexte. Car Benalla tabasse hardiment, comme la police, mais en plein mouvement social contre les ordonnances SNCF. Mouvement social, opposants, contestation, contestation débordante même étant donnée la nullité des principales confédérations syndicales : par conséquent faire peur. Faire peur en massacrant le premier venu et, sous le regard terrorisé des autres, faire passer à tous l’envie de revenir. Voilà le régime politique dans lequel nous vivons, dont les médias, dans un mélange de collusion fondamentale et d’insuffisance intellectuelle, ne diront jamais le moindre mot en toute généralité – l’affaire Benalla de ce point de vue est idéalement faite pour leur (re)donner l’impression d’être le fer de lance de la démocratie : parbleu, ils enquêtent ! ils soulèvent, ils sont intransigeants, ils n’hésitent pas à fièrement bousculer le pouvoir, ils sont la liberté en marche (pardon – enfin oui quand même, justement, la « liberté en marche », c’est-à-dire la version « En marche » de la liberté, la liberté Potemkine qui ne sait rien, ne veut rien savoir, et ne rien dire, de toutes les offenses aux libertés réelles).
16:19 Publié dans Politique, Sécurité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : emmanuel macron, Élysée, alexandre benalla, benallagate, police, lrem, la république en marche, république, démocratie, barbouze, gorille
06/10/2013
JE M’VOYAIS DÉJÀ...
Christelle Bertrand et Sébastien Catroux, « Anne Gravoin et Manuel Valls : l’Elysée, ils s’y voient déjà » in VSD n°1883 du 3 au 9 octobre 2013.
Ce panégyrique de VSD évoque cette chanson de Charles Aznavour :
http://www.youtube.com/watch?v=wU8e3pCYunc
Je m´voyais déjà en haut de l´affiche
En dix fois plus gros que n´importe qui mon nom s´étalait
Je m´voyais déjà adulé et riche
Signant mes photos aux admirateurs qui se bousculaient
J´étais le plus grand des grands fantaisistes
Faisant un succès si fort que les gens m´acclamaient debout
Je m´voyais déjà cherchant dans ma liste
Celle qui le soir pourrait par faveur se pendre à mon cou
Mes traits ont vieilli, bien sûr, sous mon maquillage
Mais la voix est là, le geste est précis et j´ai du ressort
Mon cœur s´est aigri un peu en prenant de l´âge
Mais j´ai des idées, j´connais mon métier et j´y crois encor
Pour les ambitions de Manuel Valls en matière de sécurité, consultez l’article suivant :
http://doubleneuf.nordblogs.com/archive/2013/09/10/securite-valls-a-mi-temps-455851.html
Cette réalité n’empêche nullement certains parlementaires socialistes de vanter l’action du locataire de la place Beauvau, tels Jean-Jacques Urvoas, député du Finistère et président de la commission des lois de l’Assemblée nationale, qui déclame ce dithyrambe dans les colonnes de La Croix : « Manuel Valls est un atout pour la gauche. Il incarne l’autorité et l’assume. Il vit la politique comme un champ de bataille et le pouvoir comme un donjon qu’il faut prendre. Il peut arriver que ses mots soient ciselés comme des arbalètes et que toute émission de télévision soit un feu grégeois. Je suis fier de lui et je ne suis pas le seul puisqu’il sera un ministre très sollicité pour les élections. »¹D’ailleurs, Manuel Valls profite pleinement de l’affaiblissement de François Hollande, qui soutient, néanmoins, envers et contre tout, son ministre.² La « Vallsmania » continue donc, d’autant que le ministre de l’Intérieur bénéficie d’une popularité exceptionnelle selon un récent sondage BVA pour Le Parisien/Aujourd’hui en France puisque 71 % des Français ont une bonne opinion de Manuel Valls (contre seulement 26 % en ayant une mauvaise opinion), mieux il est presque aussi populaire à droite qu’à gauche (respectivement 69 % et 73 % de « bonnes opinions »).³
¹ « Jean-Jacques Urvoas : "Manuel Valls est un atout pour la gauche" » in La Croix, 3 octobre 2013.
C’est vraisemblablement son caractère breton qui amène ce parlementaire à cette audacieuse comparaison entre Manuel Valls et Bertrand Du Guesclin. Reste à savoir si le premier demeurera fidèlement au service de François Hollande comme le second le fut à celui du roi Charles V.
² David Revault d’Allonnes, « Manuel Valls profite de l’affaiblissement de François Hollande » in Le Monde, 3 octobre 2013.
Maud Vergnol, « François Hollande absout Valls » in L’Humanité, 3 octobre 2013.
http://www.humanite.fr/politique/francois-hollande-absout-valls-550275
³ BVA Sondages : Manuel Valls
14:37 Publié dans Politique, Sécurité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : manuel valls, elysée, élections présidentielles, anne gravoin, président de la république