01/03/2015

LA VIOLENCE DE L’ADULTÈRE

Cocu.jpgDes associations familiales catholiques attaquent en justice un site de rencontres extraconjugales¹ alors que l’infidélité est une réalité largement répandue dans notre société : plus d'un homme sur deux (55 %) et près d'une femme sur trois (32 %) admettent avoir été infidèles, un comportement en très nette progression depuis les années 1970, selon une enquête en ligne de l'Ifop réalisée l’an dernier.² Si cette étude démontre que l’adultère est désormais banalisé, voire encouragé, au point de devenir un objet de consommation, elle fait l’impasse sur la souffrance engendrée par cette trahison conjugale.³ C’est une violence dont personne ne parle, que personne ne veut voir, ni entendre, d’autant qu’elle porte atteinte à notre réputation libertine internationale qu’illustrent à merveille nos élites.* Ce sont les aléas de la vie, dit-on avec fatalisme, et la victime est promptement invitée à tourner la page et voguer à son tour vers d’autres aventures. En dépit de cette injonction à l’oubli, les conséquences de la tromperie sont pourtant dévastatrices tant sur le plan moral (la perte de confiance en soi par exemple) que financier (notamment la paupérisation liée à la séparation). Je vis cette cruelle désillusion depuis un an maintenant et, malgré la rupture, la douleur et l’incompréhension demeurent encore aujourd’hui aussi vivaces… tout comme la solitude, parole de cocu.

 

¹ Agnès Chareton, « Les AFC attaquent en justice le site de rencontres extraconjugales Gleeden » in La Vie, 18 février 2015.

http://www.lavie.fr/actualite/societe/les-afc-attaquent-e...

² « Sondage sur l’infidélité : un homme sur deux, une femme sur trois y ont succombé » in RTL avec AFP, 21 janvier 2014.

http://www.rtl.fr/actu/sondage-sur-l-infidelite-un-homme-...

³ Nicolas Basse, « Infidélité : faut-il avouer, ou pas ? » in Madame Figaro, 26 février 2015.

http://madame.lefigaro.fr/bien-etre/infidelite-faut-il-av...

* « Sexe, politique et libido », dossier de Doctissimo.

http://www.doctissimo.fr/html/sexualite/dossiers/politiqu...

11/04/2013

LES FRANÇAISES ET LE "MOMMY PORN"

femme actuelle,mommy porn,sondage,ifop,femme,sexe,sexualité,fessée,domination,soumission,sextoy,jouet sexuel,fantasmes,tabous,fidélité,infidélité,adultère

Infographie : les Françaises et le « Mommy Porn »

http://bestofrencontre.fr/sexualite-les-francaises-et-le-mommy-porn/

 

En janvier dernier, le magazine Femme actuelle publiait les résultats d’une grande enquête menée auprès de ses lectrices par un institut de sondage (Ifop). Cette étude, réalisée par internet du 30 novembre au 3 décembre 2012 auprès d’un échantillon de 1 008 femmes, visait à mieux cerner leurs fantasmes et leurs pratiques sexuelles.¹ Quelles sont ses conclusions ?

 

La fessée : une pratique « tendance » !

Une femme sur quatre déclare avoir déjà reçu une fessée de son partenaire (24 %) contre 8 % en 1985. L’enquête de l’Ifop précise qu’« au-delà de la réalité des pratiques, ces jeux sexuels sortant de l’ordinaire semblent avoir un réel potentiel fantasmatique sur la gent féminine. En effet, près d’une femme sur deux aimerait faire l’amour en étant dominée (44 %) ou en ayant les yeux bandés (40 %) et plus d’une sur quatre souhaiterait recevoir une fessée (28 %) ou faire l’amour en étant ligotée (28 %). A noter que le goût des femmes est aussi fort pour les jeux où elles sont dominées que pour ceux où elles sont dominantes ». En revanche, les pratiques hard telles que le bondage et le SM demeurent marginales (5 % aujourd’hui, 3 % en 1985). Ouf !

 

Sextoys : la banalisation.

L’usage des sextoys s’est largement banalisé dans la population française (tout comme la lecture de livres érotiques). Aujourd’hui, plus d’une femme sur trois (38 %) admettent en avoir déjà utilisé, contre à peine 14 % en 2009, 7 % en 2007 et environ 5 % en 1992. Néanmoins, l’Ifop note qu’« au quotidien, leur usage reste encore occasionnel : seules 7 % des femmes déclarent en utiliser régulièrement. » En outre, ces accessoires sont le plus souvent utilisés lors de rapports sexuels avec le partenaire, ce qui démontre selon l’institut que « l’usage de sextoys ne s’inscrit pas forcément dans une logique de substitut à une vie sexuelle défaillante ». En clair, le sextoy n’est pas un ersatz, encore moins un concurrent de l’homme mais un complément, mieux « un moyen de pimenter la vie sexuelle du couple ». Cependant, comme le souligne Adeline Harmant, « les Françaises sont encore bien loin des Américain(e)s ou des Anglais(e)s qui dépensent cinq fois plus dans les sexshop ou boutiques coquines en ligne pour assouvir leurs envies ».

 

Fantasmes et tabous.

D’après ce sondage, pour rompre avec la relative banalité de la vie sexuelle quotidienne (sic), les femmes semblent assez ouvertes à l’idée de s’ébattre dans des lieux insolites comme un lieu public (ascenseur, toilettes, parc…). Excitation de l’interdit² et non désir d’exhibition puisque filmer ses ébats avec une caméra ou un téléphone portable et faire l’amour via une webcam sont massivement rejetés par la gent féminine (80 %) tout comme « l’idée de faire l’amour dans un lieu dédié impliquant des pratiques sexuelles "rares" (ex : boite fétichiste) ou des comportements extraconjugaux (ex : club échangiste, soirée libertine) : à peine une femme sur dix (11 %) serait tentée par un rapport dans un tel lieu (seules 4 % en ont déjà eu un) ». L’Ifop remarque également que « La plupart des femmes en couple (79 %) n’envisage pas d’autre homme que son partenaire actuel pour réaliser ses fantasmes les plus torrides : seules une minorité de bis ou d’hétérosexuelles s’imagine les réaliser avec un inconnu (13 %) ou un membre de leur entourage (8 %). »

L’institut de sondage s’attarde, néanmoins, sur le profil des femmes imaginant réaliser leurs fantasmes hors du cadre conjugal (21 % en moyenne) : ces infidèles sont d’abord « plus âgées, plus diplômées et plus aisées que la moyenne », ensuite elles ont eu « beaucoup d’amants au cours de leur vie (33 % chez celles en ayant eu au moins 10) », soit elles souffrent d’une « activité sexuelle insatisfaisante (49 % chez celles insatisfaites sur ce plan) ou peu fréquente (46 % chez celles ayant moins de deux rapports sexuels par mois). » L’Ifop conclue à ce propos :

 

La proportion de femmes pouvant être excitées en s’imaginant [nous soulignons] avec un autre partenaire durant un acte sexuel n’en reste pas moins élevée : une sur trois verrait son désir attisé en s’imaginant faire l’amour avec un autre homme (35 %) et une sur cinq (21 %) en s’imaginant avec plusieurs hommes. La bisexualité constitue aussi un fantasme féminin non négligeable : près d’une femme sur six (15 %) peut être excitée à l’idée de coucher avec une autre femme.³ En revanche, imaginer son homme faire l’amour avec une autre femme ou avec un autre homme ne suscite le désir que d’une proportion marginale de la gent féminine (8 % dans le premier cas, 5 % dans le second).

 

Enfin, la disposition des femmes à se soumettre aux désirs de leur compagnon reste limitée : « moins d’une hétéro ou bisexuelle sur six (15 %) se déclare prête à se soumettre à tous les désirs sexuels de son partenaire pour le garder », constate l’Ifop. Celui-ci nuance, toutefois, cette assertion puisque « près d’une femme sur six considère qu’aucune pratique sexuelle n’est vraiment taboue à ses yeux (16 %) et une sur quatre (24 %) se dit ouverte à la plupart des pratiques sexuelles réalisables au sein d’un couple à condition que cela reste exceptionnel. » Il ajoute que « les femmes ayant le moins de limites en matière de sexualité (16 % en moyenne) sont surreprésentées dans les rangs des jeunes de moins de 25 ans (25 %), chez les cadres et professions intellectuelles supérieures (25 %) et surtout au sein des femmes affirmant une part d’homo ou de bisexualité (46 %). »

 

En conclusion, l’Ifop détaille les pires défauts d’un homme durant l’acte sexuel. Les femmes placent au sommet de ce podium les commentaires salaces et les mots crus (35 %), puis en seconde place la passivité, l’absence d’initiative (32 %) et, en dernière position, l’absence de préliminaires (26 %). Messieurs, vous êtes désormais avertis !

 

¹ Sondage Ifop du 3 janvier 2013. Les Françaises et le « Mommy Porn ». Enquête sur les fantasmes sexuels des Françaises et leur consommation de livres érotiques

http://www.ifop.com/?option=com_publication&type=poll&id=2094

 

² Renée Greusard, « Si je baise dans la rue, je risque quoi légalement ? » in Rue69, 26 avril 2010.

http://www.rue89.com/rue69/2010/04/26/si-je-baise-dans-la-rue-je-risque-quoi-legalement-148530

 

³ Calogero évoque le saphisme et de l’infidélité dans sa chanson « La Bourgeoisie des sensations », terminant sur ces paroles « Qu'elle te fasse de l'effet, ça, je n'te changerais pas/Entre elle et moi…faudra faire un choix. »