09/05/2021
LE RN TRIOMPHANT
Les digues ont cédé et les idées de l’extrême droite se sont déversées au fil des années pour s’imposer dans le débat politique français, tant au niveau national qu’à l’échelon local, engageant la droite et la gauche dans une surenchère mortifère. A Saint-Amand-les-Eaux, par exemple, tandis que le maire communiste, Alain Bocquet, annonce la création d’une police municipale¹, exauçant ainsi la promesse de campagne du candidat RN lors des élections municipales, l’opposition municipale, menée par Eric Renaud, fustige cette initiative mais propose le développement de la vidéosurveillance, pardon vidéoprotection avec la multiplication des caméras, le recours aux drones et la création d’un centre municipal de supervision relié à la police nationale² ; le Rassemblement national n’en espérait pas tant !
¹ Laurent Opsomer, Chercher l’erreur…, 11 mars 2021.
https://blogs.mediapart.fr/laurent-opsomer/blog/110321/ch...
² La Tour Citoyenne, la lettre des élus de l’Alliance amandinoise au conseil municipal, n°2 - avril/mai 2021, page 2.
20:56 Publié dans Perso, Politique, Sécurité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : extrême droite, rn, rassemblement national, politique, droite, gauche, saint-amand-les-eaux, police municipale, vidéosurveillance, vidéoprotection, drone
22/03/2021
CHERCHEZ L’ERREUR…
« Rencontrons-nous, discutons, convergeons », lançait en novembre 2018 le secrétaire national du PCF, Fabien Roussel, à l’endroit des « gilets jaunes » (dépêche AFP du 27 novembre 2018).¹ Comment ne pas être d’accord avec cet appel du député communiste du Nord, d’autant que ce mouvement social inédit a été victime d’une répression policière d’une violence inouïe au XXIe siècle ? À cette occasion, les policiers municipaux ont été appelés en renfort.² Des agents municipaux munis de casques et de boucliers, brandissant matraques et LBD (lanceurs de balles de défense). Une image d’autant plus surprenante que le maintien de l’ordre est pourtant interdit aux polices municipales comme le rappelle la circulaire du 20 juillet 2011 (NOR IOCD1119121C). Or, que soutient aujourd’hui Fabien Roussel, épigone du maire Alain Bocquet et conseiller municipal de la majorité communiste ? La création d’une police municipale à Saint-Amand-les-Eaux³ ! Du côté du peuple à Paris, du côté de la matraque à Saint-Amand, cherchez l’erreur…
¹ « Fabien Roussel (PCF) aux "gilets jaunes" : "Rencontrons-nous, convergeons" », 27 novembre 2018.
² Julie Clair-Robelet, « Gilets jaunes : les policiers municipaux appelés en renfort », La Gazette des communes, 10 décembre 2018.
³ Sébastien Chédozeau, « La dernière digue a cédé : Saint-Amand aura sa police municipale début 2022 », La Voix du Nord, 19 févier 2021.
Nicolas Foissel, « Saint-Amand : D’ici un an, la commune aura sa police municipale », L’Observatoire du Valenciennois, 5 mars 2021.
21:11 Publié dans Perso, Politique, Sécurité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : police municipale, maintien de l'ordre, gilets jaunes, pcf, parti communiste, saint-amand-les-eaux
CONTRÔLE SOCIAL
Ces vingt dernières années, l’Etat a multiplié les possibilités de créer des polices municipales communes à plusieurs localités (article L512-1 et suivants du Code de la sécurité intérieure), d’autant que les policiers municipaux ne lui coûtent rien. Quatre villes du Valenciennois, Anzin, Beuvrages, Petite-Forêt et Raismes, ont ainsi mis en commun leurs agents afin de créer une police pluricommunale.¹ Cette mutualisation présente des avantages : coût moindre pour les budgets communaux, amplitude horaire plus large et effectifs plus importants sur le terrain, d’où une « force de frappe efficace » (dixit Philippe Gouget, chef de cette police intercommunale). Mais elle présente aussi des inconvénients moins avouables : avantages financiers et/ou matériels à consentir pour recruter et retenir ces fonctionnaires territoriaux car le métier est en tension, dilution de l’autorité des maires, moindre connaissance du territoire par les agents, distanciation de la population et fin de la police de proximité tant vantée par les thuriféraires des polices municipales. La volonté des édiles de doter leurs agents de pistolets à impulsions électriques (une arme de poing plus communément appelée « Taser », assimilée à « une forme de torture » par l’ONU² fin 2007 et régulièrement dénoncée par Amnesty International et la Ligue des Droits de l’Homme) n’est pas anodine, bien au contraire ! Elle démontre qu’ils assignent à leurs policiers municipaux un rôle de « flics shérifs » polarisés sur le contrôle social et non plus le raffermissement du lien social. Choix étrange pour des municipalités classées à gauche.
¹ Murielle Tison-Navez, « Sécurité. Une police commune pour Raismes, Anzin, Beuvrages et Petite-Forêt », La Voix du Nord, 8 janvier 2019.
https://www.lavoixdunord.fr/517826/article/2019-01-08/une...
Pauline Bayart, Police pluricommunale. 20 agents mobilisés pour 4 communes (Anzin, Raismes, Beuvrages, Petite-Forêt), L’Observateur du Valenciennois, 16 mars 2021.
https://www.lobservateur.fr/valenciennois/autour-de-valen...
² L’ONU qualifie l’utilisation du Taser de « forme de torture », Le Nouvel Observateur, 23 novembre 2007.
https://www.nouvelobs.com/monde/20071123.OBS6515/l-onu-qu...
20:21 Publié dans Perso, Politique, Sécurité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : police municipale, pistolet à impulsions électriques, taser, pie, valenciennes, saint-amand-les-eaux, anzin, raismes, beuvrages, petite-forêt, ps, pcf, parti socialiste, parti communiste, nord