08/09/2012

PORTRAIT DU NOUVEAU NUMÉRO 2 DE LA PN : DAVID SKULI

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Âgé de 56 ans, le nouveau directeur de cabinet du DGPN est un ch’timi !

 

Fils de mineur, il s’oriente vers la police après son baccalauréat. Il commence sa carrière comme inspecteur de police et fait aussitôt preuve d’une grande curiosité intellectuelle, qui, alliée à de nombreux stages de formation (comme stagiaire ou formateur), lui a permis de gravir les échelons ; la police nationale était alors encore un ascenseur social.

 

Il a ensuite passé le concours de commissaire de police (34ème de sa promotion) pour être nommé à Armentières, puis à la direction départementale de la sécurité publique (DDSP) du Nord comme chef de la gestion opérationnelle, poste qu’il occupa quelques années.

 

Il a beaucoup voyagé, tant dans l’Hexagone qu’à l’étranger, multipliant les contacts avec ses collègues de Belgique, d'Allemagne, de Suisse, d'Angleterre, du Danemark, du Québec... [1] D’ailleurs, il est polyglotte (il doit parler cinq ou six langues) et a été en poste à l'étranger (Athènes pour les JO et Madrid).

 

C'est un sportif émérite, capable notamment de courir… le triathlon. En est-il toujours capable aujourd’hui ?, s’interrogent ceux qui l’ont côtoyé par le passé.

 

« Rien ne lui fait peur », enchérissent d’anciens subordonnés.

 

Il s'agit visiblement d'un très gros travailleur. Un fou de travail à tel point qu'on peut sans doute dire qu'il s'agit d'une addiction pour lui ; il serait du genre à dormir deux trois heures par nuit… quand il dort. Il est d’ailleurs très exigeant avec lui-même… et avec les autres.

 

Son caractère exigeant est vraisemblablement difficile à vivre pour ses proches collaborateurs à qui il ne fait pas de cadeau, surtout s’ils ont le même grade que lui ; C'est sans doute ce qui a occasionné sa perte dans le 93.

 

Néanmoins, d’après les différents témoignages recueillis, c’est quelqu'un avec qui l’on peut discuter si on a des arguments sérieux pour défendre son point de vue et si on sait de quoi on parle.

 

Enfin, il connait bien la maison poulaga et sait encore mieux jauger les rapports de force. « Il est sans aucun doute d'une intelligence supérieure », selon l’un de ses collègues.

 

Je ne dirai pas qu’il est a-politique (mes infos sont évasives, hésitantes, parfois contradictoires à ce propos) mais j’aboutis à cette conclusion : c'est avant tout ses qualités professionnelles qui l'ont amené là où il est aujourd’hui. En outre, il ne semble pas appartenir à une quelconque loge de la franc-maçonnerie ; au vu de son cursus, je doute qu’il en ait eu le temps mais je peux me tromper faute d’informations fiables dans ce domaine. Dans le cas contraire, il est alors sûrement en « sommeil ».

 

Résumé de sa carrière : après le Nord, il a été en poste à Châteauroux comme directeur départemental de la sécurité publique (DDSP) de l’Indre, puis DDSP en Corse du Sud à Ajaccio et DDSP de l’Aude à Carcassonne, ensuite attaché de sécurité intérieure en Grèce dans le cadre des Jeux olympiques d’Athènes, suivi d’une affectation comme DDSP dans le Loiret en 2004 (où les policiers locaux conservent un bon souvenir de lui), puis en Seine-Saint-Denis de 2006 à 2008, « sans doute le policier le plus exposé de France » selon le journaliste Luc Bronner du Monde (le principal intéressé reconnaissant à cette époque que « Sur ces affaires [de violences urbaines], la pression politique et médiatique est énorme ») [2], ensuite directeur de la délégation régionale de discipline de l'IGPN – Inspection générale de la police nationale, la police des polices – à Marseille et, enfin, de 2010 à 2012, attaché de sécurité intérieure à l’ambassade de France à Madrid [3] avant de monter à la DG au mois d’août 2012.

 

David Skuli est Chevalier national de l'Ordre du Mérite et médaillé d'honneur de la police nationale.



[1] Il participe, par exemple, en octobre 2009, à la conférence Francopol à Ottawa au Canada où il s’exprime sur l’importance de la confiance de la population dans la police, la confiance de la police dans la population et, plus globalement, la confiance dans l’État, garant des droits et libertés. À la lumière de son expérience en Seine-Saint-Denis, il évoque une société devenue hétérogène : « Qui n’a entendu parler ici ou là de classes composées d’élèves de 20 ou 30 nationalités différentes, ou de cages d’immeubles qui sont de véritables tours de Babel ? » avant d’exposer les « stratégies de rapprochement » développées en France pour se rapprocher de la population intégrant différentes communautés.

http://www.francopol.org/archives/activites-anterieurs/2009/13-10-09/doc/rapport-conference.pdf

 

[2] Le 25 juillet 2007, devant la Commission des Finances, de l’économie générale et du Plan, présidée par Didier Migaud, le député socialiste Gérard Bapt interpella Frédéric Péchenard, alors DGPN, à son sujet en ces termes : « Enfin, on peut légitimement s’offusquer des propos récemment tenus dans le magazine La Tribune du commissaire par Monsieur David Skuli, directeur départemental de la sécurité publique de la Seine-Saint-Denis, qui semble assimiler le travail de la police, faisant appel à des hélicoptères et autres drones, à des missions de guerre fort éloignées d’une police de proximité. »

 

[3] À ce sujet, David Skuli a écrit l’an dernier, conjointement avec son adjoint, le lieutenant-colonel Christophe Perret, que « la France dispose en Espagne d’un Service de sécurité intérieur (SSI) sans égal. Composé de trois militaires de la gendarmerie et dix fonctionnaires de police, dirigé par un contrôleur général de police, secondé par un lieutenant-colonel de gendarmerie, le SSI est implanté dans les directions dédiées à la lutte contre le terrorisme [surtout la lutte contre l’organisation terroriste basque ETA (Euskadi Ta Askatasuna, Pays basque et liberté)], le crime organisé et l’immigration irrégulière. »

David Skuli et Christophe Perret, « La coopération de sécurité avec l’Espagne » in Revue de la gendarmerie nationale n°241 de décembre 2011.pages 13 à 19.